Tigzirt est la plus touchée par le fléau du manque de lieux de collecte des déchets ménagers et industriels. Ce qui se répercute négativement sur la santé publique.Le Commissariat national du littoral tire la sonnette d'alarme devant la prolifération des décharges sauvages au niveau du littoral de la wilaya de Tizi-Ouzou. En termes de chiffres, 80% des déchets des communes côtières sont déversés dans les rivières. Une situation qui menace lourdement la santé publique, mais aussi qui provoque la perturbation de la biodiversité marine. Pour cela, un programme de nettoyage des plages de la wilaya a été concocté pour permettre aux vacanciers de passer un été en toute tranquillité et de profiter pleinement de leurs moments de détente.
En effet, en prévision de la saison estivale, des campagnes de sensibilisation et de nettoyage du littoral sont prévues tout au long de cette période par le Commissariat national du littoral, en collaboration avec les services de police dont l'objectif est d'inciter les estivants à veiller sur la propreté de ces espaces. Ainsi, un programme scientifique a été préparé en collaboration avec l'Université de Mouloud Mammeri (Ummto) et les APC des villes côtières durant lequel les académiciens donneront leur vision pour établir une stratégie locale efficiente du littoral. «Nous sommes en contact avec M. Hammoum, initiateur du tri sélectif au niveau de la commune de Bouzeguène, qui est devenu un exemple à méditer dans ce domaine. L'objectif de ce programme scientifique est de sensibiliser les citoyens à prendre conscience de l'intérêt que porte le tri sélectif. Notre objectif est d'inculquer le tri sélectif au niveau du littoral pour se débarrasser des sacs en plastique dans les plages», a affirmé la présidente du Commissariat national du littoral, Kamela Haliche.
Cette responsable a indiqué qu'un intérêt particulier a été accordé par leur commissariat à la préparation de la saison estivale 2018/2019 et ce, en se référant à la loi du littoral. Des campagnes de sensibilisation des estivants pour veiller sur la protection des lieux touristiques, l'accompagnement des services concernés (ONAT, APC, ADE, les services des daïras?) pour permettre de passer un été en toute tranquillité. Haliche a tiré à boulets rouges sur l'accumulation des déchets ménagers au niveau des plages, notamment celles de Tigzirt. Pour cela, le Commissariat a lancé son appel aux récupérateurs et aux jeunes promoteurs porteurs de projets dans le cadre du tri sélectif pour mettre en place des bacs de plastique au niveau de l'ensemble des plages, mais aussi des supports par la mise en place de sacs poubelles. Haliche a mis l'accent sur les bienfaits et avantages du tri sélectif, que ce soit sur le plan environnemental ou économique pour la région, d'autant qu'elle crée de nouveaux postes de travail. «Je dirai que la solution pour la gestion des déchets, c'est le tri sélectif», a-t-elle dit.
Les APC appelées à s'impliquer
La même responsable a mis en garde que Tigzirt est la plus touchée par le fléau du manque de lieux de collecte des déchets ménagers et industriels. Ce qui se répercute négativement sur la santé publique. «J'appelle les APC, notamment celle d'Iflissen, à trouver une issue favorable à la gestion des déchets de leur localité déversés à ciel ouvert sur la RN24», dira-t-elle, avant d'ajouter : «Les rivières de Tigzirt sont submergées par les déchets qui provoquent les perturbations de la biodiversité et l'extinction de plusieurs espèces marines». Pour étayer ses propos, elle est revenue sur les inondations qu'a connues la plage de Tassalast à Tigzirt au mois de novembre dernier suite aux intempéries qui se sont abattues sur cette région et qui ont causé d'innombrables inondations au niveau de cette plage, sachant que les rivières sont débordées par les déchets. Ce qui a provoqué le débordement des avaloirs et les aménagements existants dans cette plage et les murs de soutènement sont emportés par les eaux. «Nous avons envoyé les rapports aux services concernés, notamment le ministère de tutelle, la direction de l'environnement et celle du tourisme pour les aviser de la situation qui prévaut au niveau de ces plages.
La situation est identique au niveau de la plage de Feraoun où les buses réalisées par la DUC n'arrivent pas à collecter les eaux pluviales à cause des tas de déchets». La même interlocutrice a mis l'accent sur cette situation déplorable qui marque les plages et qui est due essentiellement à l'absence de Centres d'enfouissement technique (CET) au niveau du versant nord de la wilaya en général et des villes côtières en particulier, en l'occurrence Aït Chafaâ, Azeffoun, Tigzirt. «A défaut de mise en place de CET, la collecte des déchets est défaillante au niveau de ces villes. Ceci dit, les déchets sont déversés à ciel ouvert dans les rivières et dans des places publiques et qui, par la suite, se retrouvent dans le littoral. Malheureusement, 80% sont déversés sur le littoral. C'est pourquoi nous appelons les APC à gérer leurs déchets», a ajouté Haliche qui n'a pas manqué de dénoncer les répercussions de ces déchets déversés à ciel ouvert tout au long du littoral sur l'extinction de la biodiversité.
Des tortues marines découvertes mortes
«Trois tortues marines sont mortes, plus précisément dans la plage du Caroubier à Azeffoun, et la grande plage de Tigzirt. Le rejet du plastique et les différentes pratiques de pêche, notamment l'usage du filet, sont à l'origine de l'extinction de ces tortues. Ce ne sont pas seulement les plages de la wilaya qui sont touchées, mais toute la Méditerranée qui est affectée. Pour cela, il faut aller vers la récupération du plastique pour éviter ces effets», a-t-elle indiqué. Dans le même contexte, elle a appelé les pouvoirs publics à encourager le tri sélectif. D'ailleurs, une convention-accord a été signée avec l'association de préservation marine Zira, pour donner les moyens financiers nécessaires à leur commissariat visant à établir un programme de collecte de déchets des fonds marins. A cette occasion, des journées de sensibilisation et de formation sur la plongée sous-marine seront accordées au profit des ingénieurs des différentes directions locales, en l'occurrence ceux de la direction de l'environnement. Elle a déploré également l'absence d'études académiques et de recherches universitaires sur le littoral.
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Posté Le : 15/04/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Z C Hamri
Source : www.letempsdz.com