Algérie

Commune de Tirmitine (Tizi Ouzou) : Un désert infrastructurel



Commune de Tirmitine (Tizi Ouzou) : Un désert infrastructurel
Tirmitine est une commune située à 10 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, dans la daïra de Draâ Ben Khedda. Divisée en deux versants, Ath Aârif et Ath Khelifa, elle renferme une trentaine de groupements d'habitations entre villages et hameaux. Promue au rang de commune en 1984, elle vit une succession de blocages à partir de 1997. Les luttes intestines entre les deux formations politiques qui se disputent farouchement la gestion de l'APC ont conduit à un malaise généralisé au milieu d la population. Le secteur économique et celui de la jeunesse ont payé les frais - non pas d'une mauvaise gestion de la collectivité - mais des tiraillements entre partis qui ne servent les intérêts de quiconque. S'il y a un constat à faire, Tirmitine ne dispose d'aucune infrastructure pour les jeunes. L'on compte un bureau de poste, une brigade de gendarmerie, des établissements scolaires, 4 salles de soins et un centre de santé pour une population qui avoisine les 25 000 habitants. Ce qui est très peu. Lakser, le chef-lieu communal attend toujours son budget pour la réalisation du programme de l'amélioration urbaine dont les fiches techniques ont été finalisées et remises à la wilaya. Sur le chemin qui traverse le chef-lieu, des travaux de raccordement au gaz naturel sont en cours de réalisation. L'état de la route et des venelles laisse à désirer. Pas l'ombre d'un équipement public. La construction d'un lycée est sujette à une longue controverse. Un duel, qui a conduit au saccage du siège de l'APC et l'interpellation de 17 personnes qui risquent des peines allant de 1 à 8 mois de prison ferme. Pour M. Senaoui, président de l'APC, « la construction de ce lycée dans le site qui lui avait été indiqué est maintenue. La plate-forme est prête ».L'APC attend les budgetsEn descendant vers Averane, un quartier du chef-lieu, un groupe d'élèves d'une école primaire attire notre attention. Visiblement, l'école est en travaux. « Oui, on a mangé, nous avons une cantine cette année' », dit une élève. Sur les 13 écoles que compte la commune de Tirmitine 10 d'entre elles ont été équipées de cantines scolaires. Mais selon M. Aroudj, chargé des cantines auprès de la daïra de Draâ Ben Khedda, « les élèves des 13 écoles primaires sont pris en charge à 100%. En attendant l'achèvement des travaux dans les trois cantines restantes, l'APC assure le transport des élèves qui ne bénéficient pas encore vers les autres cantines ». Au fond de la cour une enseignante profite des rayons du soleil automnal en ce début d'après-midi. Malgré l'isolement de cet établissement, elle a préféré rester. « Cette école accueille 128 élèves venant des villages Tiâchach et Sidi Salah perchés sur les hauteurs de la commune. Ces élèves parcourent chaque matin un sentier sinueux et boisé de 3 km. On aurait aimé que ce sentier soit aménagé en piste pour éviter des accidents et l'emprise des animaux sauvages sur les enfants », s'inquiète-t-elle.Assis sur des bouts de parpaing Hamid et Zohir balaient des yeux la plaine du bas-Sébaou et la ville de Draâ Ben Khedda (DBK) depuis une crête qui domine le chef-lieu de la commune. « Lorsqu'on a envie de nous divertir on se rend à Tizi Ouzou ou à DBK. Nous avons un flagrant manque en infrastructures sportives et culturelles. Dans le meilleur des cas, on descend au stade, un terrain vague non aménagé qui se trouve à Kiria. La maison de jeunes du chef-lieu est transformée en salle de réunion des comités et des élus pour leurs rencontres stériles, parce qu'elles se terminent souvent par des coups de becs », fulmine Hamid. Debout, les bras croisés et les yeux rivés vers son village, Zohir enchaîne : « Nous avons entamé la construction d'une maison de jeunes dans notre village mais depuis quelque temps les travaux on été arrêtés. » A l'APC, on apprend : « Nous disposons de quelques assiettes de terrain sur lesquelles sera érigé un complexe socio-sportif au village Masra. La fiche technique de ce projet est au niveau de la wilaya depuis 2006 », regrette le maire qui poursuit : « A notre niveau, nous avons programmé 3 aires de jeux et une maison de jeunes à Ath Arif. Mais à l'occasion, je lance un appel aux jeunes pour constituer des associations afin d'assurer l'animation, sinon, les structures seront vandalisées comme ce qui s'est passé à la maison de jeunes du chef-lieu que nous avons réhabilitée. »Le sous-développement frappe les jeunes de cette localité de plein fouet. Rencontré dans son local Smaïne, un tôlier, fulmine « il n'y a pas que les infrastructures sportives et culturelles qui manquent. On ne nous a même pas construit de locaux pour exercer un métier. La plupart d'entre les jeunes issus des centres de formation partent sur Tizi Ouzou ou DBK pour travailler chez des particuliers ». Pour le maire de Tirmitine, la cause du retard trouve ses raisons dans l'instabilité de l'APC qui a duré une dizaine d'années et à la crise sociopolitique qu'a vécue la Kabylie début 2001. Il ajoute à ces ingrédients le relief de la municipalité, l'indisponibilité des d'assiettes, le manque de ressources financières et le laxisme de l'administration de la wilaya. « Depuis 1997, nous avons concentré nos efforts sur la résolution des problèmes comme l'AEP, l'assainissement, la réhabilitation des écoles, l'alimentation en énergie électrique, le ramassage des ordures' et l'habitat rural ». Cependant, il reste beaucoup à faire même dans les priorités citées par l'élu. La commune est toujours demandeuse de quotas supplémentaires en matière d'aide à l'habitat rural. Concernant les programmes de logements, l'APC n'a bénéficié que de 140 logements dont 40 par la formule LSP qui viennent d'être entamés. Outre le logement, le responsable revient sur le foncier pour informer qu'il existe, dans sa circonscription plus de 700 ha de terres dont la nature juridique n'a pas encore été tranchée par la wilaya, en constatant que leur restitution à la mairie soulagera la population. Par ailleurs, le maire dit être dans l'attente du lancement du programme de l'amélioration urbaine qui est inscrit au titre des PSD. « Là aussi, les fiches techniques sont approuvées par la commission de daïra depuis 2007 », conclut M. Senaoui.


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