Algérie

Commune de Bentalha (Alger)



Vingt familles squattent des logements sociaux Le chantier des 700 logements sociaux de Bentalha était, avant hier, sous étroite surveillance policière. Et pour cause. Une vingtaine de familles victimes du terrorisme, lasses des promesses sans lendemains des pouvoirs locaux, ont préféré opter pour la solution extrême. Elles ont squatté, dans la nuit du jeudi à vendredi, des logements finis à 90% au site dont les travaux ont été confiés à l?entreprise Cosider. A notre arrivée dans cette localité meurtrie par un massacre terroriste en 1997, les gens vaquaient le plus normalement du monde à leurs occupations comme si rien ne s?était passé. Des policiers en « civil », très discrets, s?informaient du moindre mouvement. Prière du vendredi oblige, des fidèles se sont regroupés à l?intérieur d?une petite mosquée en charpente métallique très étroite, d?autres croyants ont pris possession des trottoirs des deux côtés de la ruelle et des allées, étalant leur tapis de prière à même le sol. Magasins, cafés et locaux commerciaux totalement fermés, Bentalha est devenu, en l?espace d?une heure, une ville presque morte. Ici, les routes sont complètement délabrées. Des nids-de-poule sont parsèment l?ensemble du réseau routier communal. Interrogé, un habitant nous dira : « Effectivement. Des familles ont illégalement occupé des logements au chantier des 700 logements qui sont destinés aux sinistrés du tremblement de terre du 21 mai 2003. Elles sont actuellement encerclées par les forces de police qui ont entamé avec elles des négociations. » Et à notre interlocuteur de nous annoncer que le nouveau wali délégué de Baraki est lui aussi parmi les négociateurs. « Je suis sûr qu?elles seront délogées d?un moment à un autre. Les policiers ne font que gagner du temps avant de faire appel aux forces d?intervention », ajoute-t-il. Nous avons tenté d?accéder au site afin de nous entretenir avec les « squatters », mais toutes nos tentatives sont restées sans succès devant l?intransigeance des éléments chargés de la sécurité du site . « Nous avons reçu des consignes. Je ne peux pas vous laisser entrer. Je risque ma place et le pain de mes enfants », répondra un agent de sécurité de l?entreprise Cosider. Il est à rappeler qu?à la fin de janvier dernier, les familles de Bentalha ont exprimé leur colère et leur ras-le-bol d?une manière brutale. Suite aux coupures incessantes du courant électrique, à l?inexistence du réseau de gaz de ville et même du gaz butane - en pleine vague de froid -, des jeunes de ce quartier ont barricadé les routes et brûlé des pneus. Des heurts avec les forces de l?ordre ont même eu lieu. « Nous avons fait face au terrorisme durant plus de 10 ans, et voilà dans quelle situation nous nous retrouvons. Nos enfants font face au chômage et à la malvie et à divers problèmes », avaient-ils déclaré avant d?enchaîner : « Cela fait des années que nous attendons la concrétisation des promesses des élus locaux, mais apparemment, ils ont d?autres chats à fouetter. »


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