Des centaines d'employés du filet social ont manifesté cette semaine devant le siège de l'APC d'Aghbalou pour réclamer l'augmentation de leur rémunération.
La commune d'Aghbalou, située dans une zone montagneuse à 60 km au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Bouira a été marquée la semaine dernière par un mouvement de protestation organisé par des employés du filet social (FS). Le siège de l'APC a été fermé depuis dimanche dernier pendant 3 jours.Des centaines de jeunes recrutés dans ce cadre ont cadenassé les portes de l'hôtel-de-ville pour réclamer des rappels depuis 2008. «Non seulement c'est insignifiant un salaire de 3500 DA/mois, mais encore on tarde même à verser celui-ci. C'est après avoir constaté que les promesses des autorités locales n'ont pas été tenues que nous avons engagé cette action», dira un chômeur en colère parmi les manifestants. Tôt dans la matinée d'hier, une trentaine de bénéficiaires du filet social se sont présentés devant le siège de la mairie pour s'enquérir des nouvelles auprès du président de l'APC. Rien de nouveau, selon eux. Ainsi, le courant ne passe plus entre les jeunes et leur mairie.
La municipalité d'Aghbalou compte une population de plus de 23 000 habitants dont la majorité est concentrée à Takerboust, chef-lieu communal. Selon les protestataires, le nombre de bénéficiaires de primes dans ce dispositif avoisine les 500 personnes. Un nombre qui reflète l'ampleur de la misère sévissant à Aghbalou. L'autre point à l'origine de la colère de cette catégorie de chômeurs a été, selon eux, leur «exclusion» du bénéfice des augmentations de leurs primes stagnées au seuil des 3500 DA/mois, contrairement aux bénéficiaires des autres régions où, expliquent-ils, ce montant est passé à 5500 DA/mois.
Et encore, même si cette prime est revue à la hausse, elle ne pourrait pas couvrir les besoins les plus élémentaires pour une famille, fera remarquer un sexagénaire. «J'ai 66 ans et chômeur ; je touche 3500 DA/mois, peux-je nourrir ma famille avec un tel montant ' Impossible avec la cherté de la vie actuelle», ajoute notre interlocuteur sur un ton de désespoir, ajoutant : «J'ai travaillé pendant 10 ans comme patriote à Lakhdaria, j'ai toutes les pièces justificatives, mais malheureusement on m'a privé même du droit à la retraite».
Des cas de détresse comme celui de ce vieil homme sont nombreux dans la commune d'Aghbalou.
Des cris ont fusé alors dans la foule des chômeurs protestataires, promettant qu'il n'y aura pas d'élections législatives à Aghbalou. «Je vous le jure, même s'il faut les empêcher!», s'écria encore de toutes ses forces un jeune devant le siège de l'APC.
Les problèmes sont innombrables dans cette municipalité et la situation risque de dégénérer si des mesures urgentes ne sont pas prises pour améliorer le cadre de vie des citoyens. Face à l'inexistence des ressources financières capables d'absorber la forte demande en matière d'embauche, une frange de la population continue à endurer les affres de la misère.
Ni entreprises économiques, ni investissements rentables n'existent dans cette localité, une des régions les plus déshéritées de la Kabylie. L'agriculture de montagne qui reste la seule activité à y subsister, est loin de répondre à la demande de la masse de chômeurs, jeunes ou moins jeunes, de la commune d'Aghbalou.
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Posté Le : 10/05/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Omar Arbane
Source : www.elwatan.com