L’APC a demandé l’inscription d’un projet de zone touristique pour la région, mais il n’a pas été accordé par les services concernés.
Nichée au pied du Djurdjura, à 850 m d’altitude, la commune d’Iboudrarène, dans la daïra d’Ath Yenni, à 40 km au sud-est de Tizi Ouzou, a été créée en 1985, à la faveur du découpage administratif de 1984. Elle renferme une population estimée à 5.740 habitants et connaît un déficit important en matière d’infrastructures de base. Les citoyens de cette municipalité sont également confrontés au problème des pénuries d’eau potable, notamment en cette saison de fortes chaleurs.
Les habitants de Tassaft et d’Aït Erbah en souffrent le plus, puisque l’eau devient une denrée rare dans ces deux bourgades, où les robinets sont souvent à sec.
Un château d’eau de 300 m3 est en voie d’achèvement, dans l’optique justement de permettre à ces villages d’être alimentés séparément afin de mettre fin à ces sempiternelles pénuries.
«Nous travaillons avec les moyens de l’APC pour régler le problème des pénuries d’eau potable, car le citoyen se dirige toujours vers l’APC quand il n’a pas d’eau, alors que normalement c’est une responsabilité de l’ADE», nous a expliqué Abdeslam Lakhal, président de l’APC d’Iboudrarène, qui ajoute qu’au volet habitat rural, la commune n’a bénéficié d’aucune unité depuis plus de deux ans, alors que les programmes antérieurement accordés sont consommés à 90 %.
Par ailleurs, compte tenu de sa situation géographique, la commune d’Iboudrarène dispose de possibilités de développement du tourisme de montagne, un secteur qui peut générer des revenus à la collectivité et contribuer à résorber le chômage dans cette région aux atouts touristiques naturels.
Toutefois, la commune, sans ressources, ne peut pas lancer le tourisme de montagne. Les responsables de l’APC ont déjà demandé l’inscription d’ un projet de zone touristique pour la région, mais il n’a pas été accepté par les services concernés. Et pour encourager l’agriculture de montagne et surtout faire sortir la région de l’anonymat, une initiative a été prise en 2009 par l’APC, l’Association de l’environnement et le comité de village d’Aït Allaoua pour lancer la Fête de la cerise, dont la 8e édition a été organisée la semaine dernière.
Il est utile de noter que le village d’Aït Allaoua, qui a été déserté par sa population lors de la décennie noire, commence à reprendre vie. Et pour cause, des habitants de cette bourgade reviennent sur leur terre natale. La Fête de la cerise draine, d’ailleurs, des milliers de visiteurs, qui viennent de différents horizons, histoire de savourer des moments de détente dans ces endroits féeriques de par leur implantation au cœur d’une nature sauvage admirable.
Cependant, les agriculteurs de cette localité nous ont fait part du problème de la prolifération d’une colonie de singes magot, qui peut ravager leurs cerisaies n’étaient les mesures prises par les villageois, qui sont tenus de garder leurs vergers de 6h jusqu’à la tombée de la nuit.
«Le singe magot investit même les maisons. C’est vraiment un sérieux problème. Il prolifère de manière inquiétante», nous a confié un agriculteur.
Par ailleurs, on note le phénomène de l’exode rural des citoyens qui sont partis s’installer en ville en raison du chômage et surtout du manque de commodités, notamment en période d’hiver, où les populations sont souvent exposées à des conditions très difficiles. Dans ces villages de montagne, la saison hivernale est très rude.
D’ailleurs, le nombre d’habitants, qui était de 12.000 âmes dans la commune d’Iboudrarène, a baissé jusqu’à atteindre moins de 6.000, et ce, malgré le retour de villageois, ces dernières années.
«Les gens commencent à revenir dans leurs villages respectifs, où beaucoup de citoyens ont construit dans le cadre de l’habitat rural. Les citoyens reviennent, car il y a l’amélioration des conditions, ces dernières années. Il y a l’ouverture de routes et le réseau du gaz naturel qui sera mis en service prochainement», nous explique un citoyen.
Même si certains projets ont été réalisés pour permettre le retour des villageois, il n’en demeure pas moins que d’autres insuffisances méritent d’être signalées, à l’image des infrastructures de santé.
La polyclinique de la commune relevant de l’EPSP de Ouacifs est vraiment délaissée. Les dispensaires ne fonctionnent pas, celui d’Aït Allaoua est fermé depuis plus de 10 ans.
Photo: La valorisation des produits du terroir entre dans la dynamique du développement local
Hafid Azzouzi
Posté Le : 29/06/2017
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Hafid Azzouzi
Source : elwatan.com du mercredi 28 juin 2017