Algérie

Commune d?El Madania


L?opération « tiroir » tarde à Diar Echems La cité de Diar Echems (les maisons du soleil) est située à la sortie de la ville d?El Madania (ex-Clos Salembier), plus précisément à droite du prolongement du boulevard Lala Abderrahmane. L??uvre de l?architecte français Fernand Pouillon a été érigée en 1957 sur le mont qui surplombe le lieudit « Oued K?nis », présentement l?avenue des frères Bouadou de Bir Mourad Raïs. « La construction de Diar Echems, ou la cité évolutive de nos aînés les indigènes, entre dans le cadre du plan de développement économique et social, où les bidonvilles sont rasés dans le but d?être convertis au moyen de vastes groupes d?habitats urbains », a déclaré un citoyen blasé par tant de promesses de renouveau. A ce titre, la cité de Diar Echems devait modifier momentanément l?aspect du paysage urbain de la ville, dans la conjoncture du plan de Constantine, élaboré le 3 octobre 1958 par le pouvoir colonial dans la capitale de l?Est algérien. « Nous sommes à l?orée de l?an 2006 et les générations se suivent sans aucune perspective d?évolution ou de relogement dans des conditions décentes. Pis, nos enfants vieillissent et décèdent à petit feu dans cette cité mouroir », a déclaré un vieil homme. La qualité de vie est médiocre dans ce cloaque où s?entrechoquent en prime plus de 1300 familles dans des appartements exigus d?une consistance physique d?une seule pièce. Le vocable de logis est une litote de mauvais aloi. Et pour cause, on est à l?intérieur dès l?accès qui s?ouvre sur une cellule de couvent, tant la conformité est saisissante. La visite est vite interrompue par la minuscule cuisine aménagée au bout de la loge. Ces malheureux ne sont pas au bout de leur calvaire. Et pour cause, les allées et les voies communes aux habitants ont été squattées pour ériger des baraques. « Nous avons recensé 60 masures construites par de jeunes couples originaires de la cité. C?est la seule espèce d?initiative en guise d?échappatoire à l?enfer des 24 m2 où vivent la plupart du temps trois familles. La propension municipale est à la disparition progressive de l?habitat précaire, qui s?est esquissé dans les espaces d?intérêt public et collectif aux résidents de la cité de Diar Echems », a déclaré Boughadou Malek, le deuxième vice-président chargé de l?urbanisme et du service technique à l?APC d?El Madania. Le tour du propriétaire en compagnie de notre interlocuteur à travers l?étroitesse des passages marécageux de Diar Echems éclaire sans peine sur l?étendue du désastre qui se déroule derrière les façades hideuses de la cité. Selon notre interlocuteur, les moyens de l?exécutif communal sont en deçà de l?attente des habitants de Diar Echems. « L?APC d?El Madania se maintient toutefois grâce aux budgets de l?Etat alloués exclusivement dans le cadre du PCD. Cependant, l?avenir de Diar Echems réside dans le projet intitulé « Opération tiroir ». A l?instar de ce qui se fait à Diar El Kef dans la commune de Oued Koriche (ex-Climat de France), la cité de Diar Echems devait être mieux lotie si l?action publique, dite tiroir, avait été engagée. « La concrétisation de l?opération engagée pourtant par le wali délégué de Sidi M?hamed traîne à longueur d?année », a ajouté notre interlocuteur. Pour ce faire, le principe dit « recette miracle » est basé sur l?arrangement de logements de type F3, selon le procédé qui consiste à réaliser une fusion entre trois studios ou ce qu?il est convenu d?appeler une simple « garçonnière » conçue à l?origine d?un logement d?une seule pièce principale d?une superficie de 24 m2. Selon, notre interlocuteur, dans le préambule de la réflexion du projet, la faisabilité du programme est tributaire du relogement d?une portion des habitants vers d?autres sites de façon à octroyer à ceux qui demeurent le privilège de tirer profit de l?espace légué en vacances. D?où le principe de l?opération « Les premiers arrivés sont les premiers servis ». Selon les voisins, un comité de quartier, composé de deux délégués élus par le collectif de chaque bâtiment, doit s?impliquer dans la conduite du projet. « La mise sur pied de ce groupement de riverains est un impératif réclamé par le wali délégué de Sidi M?hamed de manière à disposer d?interlocuteurs fiables vis-à-vis des habitants », a conclu notre interlocuteur. Dès lors, il apparaît clairement que les dissensions de coulisses et le sujet de l?hégémonie sur l?association des habitants ont beaucoup contribué dans la suspension momentanée de l?affaire. Les habitants de Diar Echems, rassasiés de soleil, espèrent que l?astre du printemps se lèvera un jour pour leurs enfants. Pour ce faire, tout est dans la relance de l?opération tiroir.
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