Algérie

Commune d'Azazga



Commune d'Azazga
Ravdha est un lieudit situé à la périphérie du village Aït Bouadda, dans la commune d'Azazga (37 km à l'est de Tizi Ouzou).Aujourd'hui, une multitude d'habitations ont été bâties et des commerces florissants ont vu le jour grâce à l'afflux des centaines de milliers de véhicules qui empruntent quotidiennement la RN71 en traversant le petit patelin qui a enregistré une expansion vertigineuse. Cette image idyllique reste toutefois éphémère, elle cache mal le monde pénible des casseurs et des tailleurs de pierre. Ils sont installés sur le bas-côté de la route, exposant leur production.Les villageois de Ravdha et d'Aït Bouadda sont réputés pour être des spécialistes de la casse et de la taille de la pierre. Ils sont là par la force du besoin. Face au chômage et au désarroi, il n'y a que le travail de la pierre qui s'offre aux jeunes. Ils ont trouvé un créneau «juteux» mais très risqué, ne cachant pas leur peur de la maladie et des menaces très présentes de blessures. D'ailleurs, au bout de quelques années seulement de travail, en l'absence d'assurance sociale, des risques de maladie et de la pénibilité du travail, les jeunes abandonnent la filière de la pierre. Tous les tailleurs de pierre sont conscients du danger car la silicose ne pardonne pas.Mohand tient son petit atelier de taille de la pierre sur la RN71 depuis 2007.Il travaille seul dans un espace de 20 m2 et s'en sort bien, pour subvenir aux besoins de sa famille. «Je pratique ce métier depuis huit ans, mais je ne compte pas y demeurer pour longtemps car j'ai d'autres ambitions dans le commerce», dit-il. Titulaire d'un BTS en marketing, il compte faire carrière dans le secteur commercial qui lui convient le mieux. Néanmoins, Mohand s'en sort.Très ingénieux, au lieu d'acheter une machine qui coûterait plusieurs centaines de millions, c'est lui-même qui a monté ses deux puissantes tronçonneuses par assemblage de pièces achetées ou récupérées ici et là. «Le disque en acier pourvu de dents en diamant coûte20 000 DA, mais il est amorti après 6 m3 de pierres traitées», nous explique Mohand, qui porte un masque de protection vendu dans le commerce des matériaux de construction. Pour ne pas être pris au dépourvu, l'artisan achète la pierre auprès de plusieurs casseurs situés à Yakouren, Chvel, Moknéa, Hidous ou Tabourt. Les prix varient entre 90 et 120 DA la pièce de pierre brute.Une fois traitée après plusieurs étapes, la pierre est vendue au mètre carré (25 à 30 pièces) au prix de 2300 à 3000 DA selon le modèle. Une large clientèle originaire de toutes les régions du pays, de Béchar, Ouargla, Oran, Alger, Jijel lui fait parvenir des commandes.Evoquant le danger de l'exploitation de la pierre, notre interlocuteur indique que des mesures de sécurité plus efficaces existent. «En utilisant de l'eau, nous réduisons les méfaits de la poussière», nous dit Mohand, qui semble maîtriser son travail. En attendant de nouvelles opportunités d'emploi, de nombreux jeunes de la localité se tournent vers ce métier hautement risqué.




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