La quarantaine de logements sociaux fin prêts au niveau d'Ahnif-centre, 40 km à l'est de Bouira, est comparée par les habitants à une véritable bombe à retardement. Et pour cause, ce quota d'appartements qui n'attendent qu'à être raccordés au réseau d'électricité, ne représente qu'une infime partie de l'impressionnante demande cumulée depuis longtemps.
La situation ne présage rien de facile surtout pour la commission qui a la lourde charge de les attribuer. En fait, face aux habitants de deux « ghettos » qui y voient l'unique opportunité d'être relogés et qui se croient les plus grandes victimes de la crise de logements, c'est une prouesse que de se hasarder dans une quelconque attribution sans prendre le risque de provoquer l'ire des nombreux prétendants à un toit décent depuis des lustres. Le premier taudis, improvisé durant l'ère coloniale pour recaser des déplacés, causés par les raids ennemis sur les zones montagneuses soupçonnées de constituer les soutiens logistiques de la résistance armée, abrite au nord du village des dizaines de familles qui subissent tous les malheurs de la promiscuité et de l'insalubrité. « Nous sommes prioritaires », fulmine un ancien militant qui dit s'être battu pour le recouvrement de la liberté du pays. Et d'ajouter : « Reloger les occupants de la cité de recasement où les gens souffrent depuis plus de 50 ans revêt vraiment le sceau du besoin et de l'urgence ». Pourtant, les autorités locales disent avoir été instruites par les hautes instances du pays pour démanteler nombre de maisons construites illicitement depuis l'indépendance à proximité de la voie ferrée, à l'ouest d'Ahnif-centre. C'est donc un « ghetto » d'une autre époque qui a pu se former à la faveur d'une démographie galopante étouffée par une crise immobilière largement inscrite dans la durée. Finalement, qui mérite plus que dans ce scénario qui évoque un dilemme sur lequel semblent se river tous les retards. Apparemment, il n'y a pas de solution médiane ou modérée au partage arithmétiquement insoluble.Des voix s'élèvent brandissant littéralement la menace de rejeter toute attribution qui ne satisfait pas d'abord leurs demandes respectives. Quand on sait que ceux qui pourraient faire des concessions ne courent pas les rues, il est difficile d'imaginer dans quelles conditions on pourrait répartir équitablement ces logements de la discorde. Selon les prévisions, il faudra un autre quota pour avoir définitivement raison de la crise immobilière qui règne sans partage. Mais qui peut se targuer d'attribuer cette poignée d'appartements convoités par des milliers de demandeurs ' Enfin, selon un élu local, « l'heure est à l'étude minutieuse des dossiers ». Et de préciser que « la commission chargée de la distribution ne lésine sur aucun moyen pour que la distribution se fasse dans les meilleures conditions d'équité et de justice sociale ». Par ailleurs, les locaux commerciaux accompagnant les logements en question sont octroyés à leurs bénéficiaires et certains sont déjà opérationnels. Une autre source fait savoir que les commerçants ayant perdu leurs locaux respectifs, au moment où il a été impératif d'opérer des démolitions pour lancer le projet, il y a quelques années, ont été satisfaits en priorité.
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Posté Le : 22/04/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : N. fawzi
Source : www.elwatan.com