La désignation de la commission nationale des magistrats pour la
supervision des prochaines législatives ne semble pas constituer une garantie de
transparence de ce scrutin pour certains partis politiques, tant que les
prérogatives de cette structure ne sont pas bien définies par des textes de loi.
Sur ce plan, les formations politiques sont sceptiques et demandent à ce
que les missions attribuées à cette commission soient très élargies et
suffisamment claires pour assurer le bon déroulement des élections et agir au
cas où des dépassements sont signalés. La majorité des partis politiques
plaident pour un seul point commun, celui de confier l'étude des recours à
cette structure avant l'annonce des résultats électoraux.
Selon les avis du PT, du FLN, du RND, du FNA, du MSP et d'Ennahda recueillis par l'APS, ces derniers plaident pour
plus de crédibilité à cette commission. Un membre dirigeant du Parti des
travailleurs (PT), M. Ramdane Taazibt,
a plaidé pour l'implication des représentants des partis et des candidats
indépendants à la commission nationale des magistrats pour que ses décisions
soient «crédibles et transparentes». Il a proposé que le mieux serait que cette
commission prenne en charge les recours qui lui sont introduits par les partis
et les indépendants avant l'annonce des résultats. Pour sa part, le président
du Front national algérien (FNA), M. Moussa Touati, a
insisté pour que «cette commission assume ses responsabilités envers l'électeur
et les élus en passant du statut d'observateur à celui de superviseur». M. Touati a ajouté que «la commission est appelée à trancher
en toute intégrité les recours des partis et des candidats indépendants», soulignant
la nécessité de «confier l'annonce des résultats à la commission nationale des
magistrats au lieu du ministère de l'Intérieur».
Quant au porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), M. Miloud
Chorfi, il a exprimé, de son côté, le soutien de son
parti «de l'attribution de prérogatives claires à la commission nationale des
magistrats». Il a suggéré, par ailleurs, que «cette commission soit élargie aux
APW et APC». Concernant la position du Front de libération nationale (FLN), M. Aïssa Kassa a affirmé que le FLN
«soutient la teneur de la nouvelle loi électorale, adoptée dernièrement par les
deux chambres du parlement». Le chargé des affaires juridiques du Mouvement de
la société pour la paix (MSP), M. Abdelkader Abdelaoui,
a estimé nécessaire que «la commission nationale des magistrats supervise les
différentes étapes de l'opération électorale (révision des listes électorales, campagne
électorale et jour du scrutin)». Il a plaidé pour «la désignation des
magistrats par le président de la République au lieu du ministre de la Justice et de l'introduction
des recours contre les décisions de la commission devant les juridictions
ordinaires et le conseil d'Etat». De son côté, le chargé de l'information du
mouvement «Nahda», M. Mohamed Hadibi,
a affirmé la nécessité «de confier la mission de supervision des élections à la
commission nationale des magistrats, alors que le ministère de l'Intérieur se
charge de réunir les moyens humains et matériels nécessaires à cette
commission». Il a en outre souligné la nécessité que «le Conseil supérieur de
magistrature désigne les magistrats, au lieu du ministère de la Justice, afin de conférer
davantage de transparence et de crédibilité à ces législatives».
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Posté Le : 01/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mokhtaria Bensaâd
Source : www.lequotidien-oran.com