Algérie

Commerce Trump confirme ses menaces de taxes contestées de toutes parts



Donald Trump a réaffirmé mardi son intention de taxer les importations d'acier et d'aluminium, affirmant notamment que l'Union européenne n'avait "pas bien traité les Etats-Unis" et malgré les réticences au sein même de son propre parti républicain.Recevant à la Maison Blanche le Premier ministre suédois Stefan Löfven, le président américain s'en est pris aux Européens qui "rendent pratiquement impossible pour nous de faire des affaires avec eux et pourtant envoient, eux, leurs voitures et tout le reste aux Etats-Unis". "L'Union européenne ne nous a pas bien traités. Et c'est une situation commerciale très, très injuste", a-t-il ajouté. M. Trump a menacé la semaine dernière d'imposer des droits de douane de 25% pour l'acier et de 10% pour l'aluminium sur les importations aux Etats-Unis afin de protéger ces secteurs jugés cruciaux pour la sécurité nationale.
Après cette annonce, l'Union européenne a dit préparer des mesures de rétorsion contre des importations américaines dont les motos Harley-Davidson, les jeans Levi's et le whiskey bourbon. "Ils peuvent faire ce qu'ils veulent mais, s'ils le font, on mettra alors une grosse taxe de 25% sur leurs voitures et, croyez-moi, ils ne continueront pas à le faire très longtemps", a rétorqué M. Trump quand un journaliste l'interrogeait sur ce point. M. Löfven a tenté de calmer le jeu en répondant que "en tant que membre de l'Union européenne, il me semble important pour nous de tenter de trouver une façon de coopérer entre l'Union européenne et les Etats-Unis". Pour autant, cette nouvelle salve de Donald Trump ne va pas contribuer à décrisper la situation alors que la plupart des partenaires commerciaux de Washington menacent de ne pas rester les bras croisés. Mardi, le Mexique, qui fait partie avec les Etats-Unis et le Canada de l'accord nord-américain de libre-échange (Aléna), a menacé de taxer les biens américains "sensibles politiquement" en cas d'imposition de taxes sur les importations d'acier et d'aluminium mexicain. Le ministre mexicain de l'Economie, Ildefonso Guajardo, a précisé que son gouvernement étudiait actuellement quels produits pourraient figurer sur cette liste.

Réticences républicaines
"Nous ne la rendrons publique que lorsque nous verrons ce qu'ils comptent faire exactement", a ajouté M. Guajardo, ignorant ainsi les promesses américaines d'exempter le Canada et le Mexique de ces taxes si les trois pays arrivaient à un accord plus favorable aux Etats-Unis dans le cadre de la renégociation en cours de l'Aléna. La cible principale des taxes américaines est la Chine mais plusieurs analystes ont fait observer que ce pays ne représente que 2% des importations américaines d'acier. M. Trump a contesté mardi cette évaluation, affirmant qu'une partie des importations transitaient par d'autres pays. "On peut voir qu'un pays qui n'a même pas un haut-fourneau nous envoie 3% d'acier et cela vient de la Chine", a-t-il affirmé sans toutefois citer lequel. "Cela signifie beaucoup plus que l'économie, il s'agit de la défense", a-t-il affirmé, rappelant avoir "été élu en partie sur cette question". Mais ses velléités d'imposer des taxes suscitent de fortes réticences au sein même de son parti républicain, majoritaire au Congrès, traditionnellement favorable au libre-échange. Le président de la Chambre des représentants Paul Ryan a appelé mardi Donald Trump à renoncer à sa décision et à lui préférer des mesures "ciblées" pour éviter une guerre commerciale risquée. Admettant qu'il existe "clairement des abus" en matière de dumping, Paul Ryan a affirmé à la presse que les mesures protectionnistes souhaitées par la Maison Blanche pourraient entraîner des "dommages collatéraux. "Je pense que la voie la plus intelligente est de faire plus chirurgical et plus ciblé" qu'une hausse uniforme des taxes, a expliqué le président de la Chambre. Il a également évoqué le danger de "représailles" contre les Etats-Unis de la part de ses partenaires, alors que M. Trump a affirmé que les guerres commerciales étaient "bonnes et faciles à gagner". M. Ryan est élu du Wisconsin (nord), berceau de Harley-Davidson qui pourrait précisément souffrir de sanctions européennes.

L'UE n'a "pas bien traité" les Etats-Unis
Le président américain a, par ailleurs, affirmé que l'Union européenne n'avait "pas bien traité les Etats-Unis" dans leurs relations commerciales, pour justifier sa menace d'instaurer de fortes taxes douanières sur l'acier et l'aluminium auxquelles l'UE compte riposter. "Ils rendent pratiquement impossible pour nous de faire des affaires avec eux et pourtant eux envoient leurs voitures et tout le reste aux Etats-Unis", a déclaré M. Trump lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche. "L'Union européenne ne nous a pas bien traités. Et c'est une situation commerciale très, très injuste", a-t-il ajouté, au côté du Premier ministre suédois Stefan Löfven. M. Trump a surpris partenaires et ennemis commerciaux la semaine dernière en annonçant son intention d'imposer des droits de douane de 25% pour l'acier et de 10% pour l'aluminium sur les importations aux Etats-Unis afin de protéger l'industrie sidérurgique nationale. Après cette annonce, l'Union européenne a dit préparer des mesures de rétorsion contre des importations américaines dont les motos Harley-Davidson, les jeans Levi's et les producteurs de bourbon.
"Ils peuvent faire ce qu'ils veulent mais, s'ils le font, alors on mettra une grosse taxe de 25% sur leurs voitures et, croyez-moi, ils ne continueront pas à le faire très longtemps", a rétorqué M. Trump quand un journaliste l'interrogeait sur ce point. "En tant que membre de l'Union européenne, il me semble important pour nous de tenter de trouver une façon de coopérer entre l'Union européenne et les Etats-Unis", a déclaré Stefan Löfven. "Je comprends parfaitement l'opinion du président que nous devons nous préoccuper de nos propres pays", a-t-il ajouté.

L'UE dévoile sa stratégie pour riposter
La Commission européenne devait détailler mercredi sa stratégie de riposte face aux menaces de Donald Trump de taxer lourdement les importations d'acier et d'aluminium aux Etats-Unis, dont de possibles mesures de rétorsion sur les jeans, les motos ou le bourbon américain.
Aucune décision concrète ne devrait être annoncée tant que le président américain n'a pas confirmé ses intentions, mais l'UE, tout en espérant encore éviter l'escalade vers une guerre commerciale, entend montrer qu'elle est prête le cas échéant. "Nous devons d'abord voir la décision finale" de Donald Trump, qui pourrait "intervenir cette semaine", a déclaré lundi à la BBC la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström. "Mais bien sûr, on se prépare, car tout cela est dans l'air depuis un certain temps", a ajouté la Suédoise, chargée de présenter la stratégie de l'UE. Le président Trump a annoncé la semaine passée qu'il comptait imposer des droits de douane de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium sans donner plus de détails sur les pays concernés. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a immédiatement répondu que l'UE était prête à "réagir fermement et proportionnellement". Les Européens exportent environ 5 milliards d'euros d'acier et 1 milliard d'euro d'aluminium chaque année vers les Etats-Unis. Les mesures américaines, jugées protectionnistes par l'UE, pourraient leur porter préjudice à hauteur de 2,8 milliards d'euros, selon les calculs de la Commission. Tout en compliquant l'accès au marché américain pour les sidérurgistes européens, les taxes de Donald Trump pourraient aussi détourner vers l'Europe la production étrangère qui ne trouverait plus de débouchés aux Etats-Unis. La première disposition envisagée par Bruxelles consiste à prendre des mesures dites "de rééquilibrage" afin de compenser en valeur le dommage subi, en accord, selon elle, avec les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Il s'agirait, concrètement, de taxer certains produits américains spécifiques pour envoyer un message politique à Donald Trump, par exemple en visant des entreprises dans les Etats qui lui sont le plus favorables. Cette première réponse mettrait environ trois mois à devenir effective.

Mesures de rétorsion
L'idée de Bruxelles est de maximiser l'impact politique aux Etats-Unis de ces mesures de rétorsion, tout en minimisant ses effets sur les consommateurs européens. Jean-Claude Juncker, qui a rencontré mardi Lakshmi Mittal, le P-DG du géant de l'acier ArcelorMittal, a précisé que des entreprises comme Harley-Davidson et Levi's ainsi que le bourbon américain seraient visés. Dans les faits, la liste de produits sur laquelle travaille l'UE ne mentionne pas d'entreprises. Elle vise un tiers de produits en acier, un tiers de produits agricoles et un tiers de produits divers en utilisant une nomenclature douanière plus générale, type "pantalons, de travail, de coton, pour hommes". Discutée avec les Etats membres, la liste doit être présentée mercredi matin au Collège des commissaires européens. "On ne peut cependant pas prendre de décision définitive sur cette liste tant que les Etats-Unis n'ont encore rien annoncé d'officiel", insiste une source européenne. Outre les mesures de rétorsion, l'UE pourrait également mettre en place, là aussi en quelques semaines, des mesures dites de "sauvegarde" pour protéger son industrie. Cela consisterait à restreindre temporairement les importations européennes d'acier et d'aluminium pour préserver les deux branches concernées des flux étrangers, comme l'autorise l'OMC. Enfin, Bruxelles devrait déposer si besoin, peut-être avec les autres pays concernés - y compris la Chine - une plainte commune devant l'OMC, une procédure qui prend généralement deux ans. "On ne le rappelle pas assez mais la surcapacité dans le secteur de l'acier est essentiellement due la Chine", de loin le premier producteur mondial et soupçonnée de subventionner sa production, insiste le haut fonctionnaire européen. "L'Europe, elle, fait partie de la solution."

Le Mexique menace de taxer des produits américains en représailles
Le Mexique a menacé mardi les Etats-Unis de taxer les produits américains les plus "sensibles politiquement" en cas d'instauration par Washington de taxes sur les importations d'acier et d'aluminium mexicain. "Ce que nous devrions alors faire en réponse (dans un tel cas), c'est prendre des mesures visant les produits exportés (par les Etats-Unis) les plus sensibles politiquement. Nous avons la possibilité de répondre", a déclaré le ministre mexicain de l'Economie, Ildefonso Guajardo, à la chaîne Televisa. Le ministre a précisé que son gouvernement étudiait actuellement quels produits pourraient figurer sur cette liste. "Nous ne la rendrons publique que lorsque nous verrons ce qu'ils comptent faire exactement en face", a ajouté M. Guajardo. Les Etats-Unis ont annoncé la semaine dernière l'instauration prochaine de droits de douane de 25% pour l'acier et de 10% pour l'aluminium, sans préciser quels pays seraient concernés. Mais le président américain Donald Trump a affirmé lundi qu'il pourrait transiger sur les taxes envisagées sur l'aluminium et l'acier si un nouvel accord de libre-échange "juste" avec le Mexique et le Canada était signé. Le Canada, premier fournisseur d'acier et d'aluminium des Etats-Unis, a déjà fait savoir lundi qu'il prendrait des mesures "appropriées et rapides" contre des intérêts américains si les importations d'acier et d'aluminium canadiens étaient visés. L'Union européenne a déjà prévenu que des mesures de rétorsion rapides sur des entreprises américaines dans les matières premières, l'industrie et l'agriculture étaient prêtes. L'UE envisage également de saisir l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). Une septième session de renégociations de l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena) s'est conclue lundi sans accord entre Washington, Ottawa et Mexico. La ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland a reconnu que des "différences importantes" persistaient.


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