Algérie

COMMERCE SUR L'AVENUE''BENYAHIA BELKACEM'' : Grogne autour de l'indemnisation



Une grogne sourde mais facilement perceptible couve chez les commerçants de l'Avenue ?'Benyahia Belkacem''. Quand on les approche et on se présente, on n'a pas besoin vraiment d'aborder l'état de l'activité commerciale dans cette avenue avec eux. Ils saisissent eux-mêmes l'occasion pour ouvrir le sujet avec une bonne dose d'amertume. Pour eux, dès le coup d'envoi des travaux du tramway, l'avenue est devenue, commercialement parlant, une avenue morte. A les comprendre, c'est la fin de la circulation automobile dans cette avenue qui a signé son arrêt de mort. L'on signale, comme premières conséquences, la fermeture de beaucoup de commerces et le départ de leurs propriétaires vers d'autres endroits de la ville. Selon eux toujours, il y en a même qui ont carrément quitté la ville. « Pour de bonnes raisons : l'activité commerciale a baissé de plus de 50% et il en est de même pour la valeur de l'immobilier. C'est ce qui fait que personne ne se hasarde aujourd'hui à louer ou à acheter un commerce dans cette avenue», pestent-ils. Pour certains d'entre eux, « le principe de concertation et de démocratie participative n'a pas réellement fonctionné et n'a pas pesé de tout son poids dans la balance de la fixation du tracé optimal de la ligne du tramway pour limiter les dommages collatéraux ». Plus clairement, ils estiment que la société civile n'a pas été pleinement impliquée dans la maturation du choix du tracé pour un meilleur compromis possible entre l'utilité publique et les intérêts privés des citoyens. Mais « maintenant que le mal est déjà fait, il nous reste l'indemnisation, mais celle-ci ne vient pas », déclarent-ils à l'unanimité. Ils se plaignent d'avoir reçu une seule fois une somme qualifiée de dérisoire. « Une somme loin de refléter les pertes réelles endurées depuis le lancement des travaux et la paralysie de cette avenue». Ils laissent entendre qu'ils espéraient une indemnisation régulière et conséquente couvrant « le flagrant manque à gagner » qu'ils subissent. Il est à constater toutefois que ceux qui persistent à garder boutique ouverte dans cette avenue affichent malgré tout de l'espoir et pensent que les choses vont finir par s'améliorer une fois les travaux terminés et le tramway mis en circulation. D'un autre côté, un employé des impôts estime que ces commerçants n'avouent pas tout. Selon lui, la sous-déclaration fiscale a aussi « des effets pervers » sur celui qui la pratique. Il continue, « il faut dire que le tramway n'est pas seulement venu pour révolutionner le transport urbain à Mostaganem. Il a aussi, au passage, mis à nu l'étendue de la sous-déclaration fiscale dans la sphère commerciale implantée le long du tracé. Et les commerçants en question le reconnaissent implicitement, car les indemnisations sont arrêtées sur la base de leurs déclarations fiscales ». Toujours selon notre même interlocuteur, les concernés, moins exposés que la population salariée taxée à la source, ont déclaré peu, ils ne peuvent en toute logique prétendre à beaucoup en matière d'indemnisation pour baisse d'activité. Cette amère expérience doit inciter dorénavant, selon lui, tous les commerçants à considérer autrement la question de la déclaration fiscale et de comprendre son importance quand le vent tourne ». Il rappelle enfin, avec une pointe d'humour, que « l'on doit tout de même s'estimer heureux d'avoir, du moins jusque-là, échappé à un redressement fiscal pour des décennies de sous-déclaration de revenus ».


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