Algérie

Commerce: Pour le ministère, il n'y a pas de flambée des prix



« Pour le moment, les services du ministère du Commerce n'ont relevé aucune flambée des prix». C'est ce qu'a annoncé sur les ondes de la radio chaîne 3, hier, Abdelaziz Aït Abderrahmane, directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce. Interrogé sur la hausse des prix des produits alimentaires couramment enregistrée à chaque mois de Ramadhan, l'invité de la radio rappelle qu'au vu du dispositif législatif et réglementaire en vigueur, les prix sont réputés libres, exception faite pour un groupe restreint de produits et services dont les tarifs sont fixés par l'Etat. «Les prix des produits qui ne sont pas subventionnés à l'image des fruits et légumes sont libres», dit-il. «Le marché obéit à la loi de l'offre et de la demande. Il y a aussi le comportement du consommateur. A l'approche du Ramadhan, il s'affole et il y a une frénésie en achats massifs qui génère une tension et donc une augmentation des prix», poursuit-il. Et d'ajouter: «Pour les produits subventionnés, le kilo de sucre et le bidon d'huile n'ont pas dépassé respectivement les 90 et les 600 DA».

«Le ministère du Commerce reçoit quotidiennement des relevés de prix sur les marchés. La tomate ne dépasse pas les 40 DA. Nos équipes sont sur le terrain et s'il y a des dépassements, elles réagiront sévèrement», affirme-t-il. Et d'indiquer que le marché algérien subit le renchérissement constant des cours internationaux des produits alimentaires. Durant les 5 premiers mois de 2011, la facture alimentaire a atteint 3,5 milliards de dollars contre 2,1 milliards de dollars durant la même période en 2010, soit une hausse de près de 60%. «Afin d'atténuer un tant soit peu l'impacte de ces flambées des prix sur les marchés mondiaux, le gouvernement a pris des mesures, notamment la constitution de stocks de produits subventionnés qui couvrent largement la demande», dit-il. En prévision du Ramadhan, un programme d'importation de produits alimentaires a été mis en branle depuis le 15 juillet dernier.

Pour les céréales, M. Aït Abderrahmane révèle que l'OAIC a constitué un stock de sécurité en blé dur et tendre qui couvrira une période de quatre mois et demi. «Pour les légumes secs, l'offre a atteint 238.300 tonnes alors que la demande ne dépasse pas les 173.000 tonnes», affirme-t-il. «Pour les légumes frais, l'offre a atteint 3 millions de tonnes contre une demande qui n'excède pas les 2,5 millions tonnes. Pour les viandes, l'offre a atteint 485.000 tonnes pour couvrir la demande qui connaît une hausse durant le Ramadhan», indique ce responsable. «Pour les produits d'épicerie, les stocks disponibles sont largement suffisants. Il n'y a aucune tension sur le marché», assure l'invité de la radio. «La SGP Proda a prévu d'importer 10.000 tonnes de viande rouge surgelée dont 6.000 tonnes de viande bovine surgelée», précise-t-il. Selon lui, le marché sera également approvisionné de 10.000 tonnes de viande blanche congelée de production nationale et de 4.000 tonnes de viande ovine produite localement.

«La viande rouge sera exclusivement importée d'Inde, cette année, où les prix sont plus compétitifs», affirme M. Aït Abderrahmane. «Le ministère du Commerce a diligenté des missions d'experts qui se sont rendues en Inde. Nous rassurons les consommateurs que c'est une viande de très bonne qualité, et provient de bovins égorgés selon le rite musulman», insiste-t-il, soutenant que «cette viande sera cédée entre 450 et 500 dinars le kilogramme». Pour lutter contre les tricheries dans l'écoulement de la viande surgelée, indûment vendue comme étant une viande fraîche, le responsable du ministère du Commerce affirme qu'une nouvelle organisation a été mise en branle visant à renforcer le contrôle du circuit de distribution.

«Nous avons tiré des enseignements des carences relevées durant l'année dernière. Le circuit commercial sera mieux organisé. La SGP Proda dispose de distributeurs agréés dans les 48 wilayas. Chaque direction de commerce recevra la liste de ces opérateurs agréés et nos équipes veilleront à ce que cette viande ne soit pas détournée », dit M.Aït Abderrahmane. En prévision du Ramadhan, le ministère du Commerce compte renforcer les contrôles des commerces. «Pas moins de 3.000 agents de contrôle seront mobilisés pendant le Ramadhan. Cet effectif reste insuffisant pour contrôler 1,4 million de commerçants. Mais nous avons embauché 1.000 fonctionnaires en 2010 et 2.500 en 2011. D'ici 2014 nous atteindrons 7.000 fonctionnaires et nous pourrons assurer une meilleure couverture», affirme M. Aït Abderrahmane.

Interrogé sur les difficultés auxquelles font face actuellement les boulangers, à l'image des coupures d'électricité et le risque de pénurie qui en serait généré, M. Aït Abderrahmane soutient que «des mesures d'accompagnement sont à l'étude. C'est le cas des crédits bonifiés pour l'acquisition de groupes électrogènes, l'alignement de l'impôt forfaitaire des boulangers, actuellement de 12%, sur celui des revendeurs de pain, qui est de 6%, le rééchelonnement des dettes et la suppression de la taxe sur l'environnement. Ces mesures pourraient figurer dans la prochaine loi de finances si elles sont validées par le gouvernement».




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)