Algérie

Commerce, marché informel et loi de finances



M. Boulanouar, secrétaire national chargé de l'information et porte-parole de l'aile Benabid au sein de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), a tenu hier lundi, à Constantine, une conférence de presse pour parler de la situation du commerce d'une façon générale. «Les faiblesses dans l'organisation du commerce local constatées dans une vingtaine de wilayas vient du fait que des problèmes organiques subsistent encore», dit-il d'entrée avant de préciser «que son organisation demeure sans statut après que les textes proposés aient été rejetés par le ministère du Travail».

 Il espère que la situation «se normalisera» après la tenue du prochain congrès qui élira une direction crédible.

 Sur les sujets de l'heure, notamment les prix pratiqués et le manque de tabliers scolaires sur le marché, il dira « que la mesure a pris de court les commerçants qui ne sont nullement responsables de cet état de fait car il y a seulement deux mois que le ministère de l'Education a annoncé sa décision et qu'il aurait fallu le faire au moins une année à l'avance pour permettre aux fabricants de préparer les quantités nécessaires». Dans le cadre de l'organisation générale du marché, le conférencier a déclaré que l'UGCAA «demande aux pouvoirs publics l'application des mesures annoncées au début de l'exercice 2008-2009, notamment la mise en place du projet de création d'un réseau national de distribution qui comprend 35 marchés de gros, 800 de détail et 1.000 marchés de proximité, avec priorités à ce dernier car, selon lui, les marchés de proximité participeront grandement à l'éradication du marché informel en créant de nouveaux postes d'emploi».

 Dans ce sillage, il déplora vivement «le manque d'initiative des APC qui bloque le développement du commerce en Algérie et impute à ces collectivités locales la majorité des problèmes des commerçants. De janvier à Juin 2009, 100.000 nouveaux commerçants se sont inscrits au registre de commerce. Mais cela reste peu significatif et le chiffre de 800.000 commerçants réguliers que compte le pays n'atteint pas la moyenne de 10 %, taux appliqué au niveau mondial. Il en faut au moins 3,5 millions», a-t-il estimé.

 S'exprimant sur la loi 03-09 de février 2009 relative à la protection du consommateur, il demandera «la révision de ce texte qui prône des sanctions trop sévères contre les commerçants réguliers. D'une manière ou d'une autre, argumente-t-il, cette loi encourage l'activité informelle et ne profite qu'à une infirme partie de ceux qu'elle est censée protéger, sachant que les 2/3 des consommateurs s'approvisionnent au marché informel». Il demandera également la révision de la fiscalité qui, selon ses dires, «ne bénéficie qu'aux barons du marché informel».

 M. Boulanouar dira par ailleurs que son organisation soutient vivement la loi des finances complémentaire «parce qu'elle vise à organiser l'importation, encourage l'investissement et participe aussi à l'éradication du marché informel». Il révélera «qu'il existe actuellement 28.000 sociétés d'import-export. 25.000 d'entre elles ne font que de l'import».

 Enfin, le conférencier terminera en s'exprimant sur l'adhésion de l'Algérie à la zone arabe de libre-échange (ZALE) qu'il estime plus bénéfique au pays que celle à l'OMC, ou de l'accord de partenariat avec l'Union européenne et leurs retombées sur le commerce extérieur et intérieur.




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