Commerce: La viande importée d'Inde a atteint 1.000 dinars le kilo

L'opération d'évaluation de l'activité commerciale durant le mois de ramadhan a permis de mettre à nu certaines insuffisances et parfois même quelques pratiques illicites ayant marqué le circuit de la distribution. Une séance de travail regroupant les services de la direction du commerce et les représentants du bureau local de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a été organisée dans ce sens afin de situer les contraintes et dégager des solutions allant dans l'intérêt du consommateur.

 C'est, en effet, le cas de l'insuffisance des chambres froides au niveau de la wilaya d'Oran, qui compte seulement 12 équipements de ce genre. Le constat élaboré dans le cadre de cette séance de travail a permis aux intervenants de mettre l'accent sur la nécessité de développer ce créneau afin d'augmenter les capacités de stockage et, par conséquent, de mettre un terme à la spéculation. « Nous avons suggéré l'encouragement de projets de création de chambres froides », a indiqué le coordinateur local de l'UGCAA, précisant qu'avec de telles initiatives, la maîtrise et le contrôle des produits seront réglementés.

 Abordant le volet de la vente de la viande hachée, les représentants des commerçants ont dénoncé le non-respect des mesures édictées quant à la vente de la viande hachée préparée à l'avance. De nombreux bouchers ne respectent pas ces mesures d'hygiène et se contentent de vendre le produit carné préparé plusieurs heures à l'avance, précise-t-on. L'on cite le cas de plusieurs marchés, dont ceux d'Es-Seddikia, Saint Rémy et Boutlélis, entre autres, où ces pratiques ont été constatées. Dans ce contexte, les intervenants ont demandé aux services du commerce et même à ceux de l'hygiène des APC d'appliquer les sanctions prévues par la loi. Idem pour la viande importée d'Inde, où le prix annoncé par le gouvernement, et qui est de 460 dinars le kilo, n'a pas été respecté : cette viande a été cédée entre 800 et 1.000 dinars le kilo par certains bouchers.

Le problème réside, selon notre interlocuteur, dans la distribution de la viande, sachant que plusieurs commerçants grossistes se sont approvisionnés auprès des deux points de vente autorisés pour le vendre à ces prix et sans facture.

Ainsi et en recommandant plus de vigilance et de contrôle, le représentant des commerçants a soulevé un autre problème lié à l'insuffisance de la production avicole dans l'ouest du pays. C'est dans cette optique qu'il a été recommandé la création d'entreprises grâce à des formules de soutien aux jeunes pour la mise en place d'unités de production avicole.

Toujours dans le cadre de cette évaluation, les intervenants ont évoqué le problème de la fermeture des boulangeries lors de la fête de l'Aïd El-Fitr. Seulement 5% des boulangers ont travaillé durant ces deux jours en raison du manque de main-d'Å“uvre. Celle-ci, pour la plupart originaire de l'est et du centre du pays, devait rentrer chez elle pour la fête, ce qui a généré des perturbations dans l'approvisionnement en pain et, par conséquent, incité les boulangers à fermer. Face à de telles situations, la corporation a demandé la réglementation des congés avec un système de permanence qui doit être imposé aux boulangers afin d'éviter ces anomalies.

Outre ce volet, il a été souhaité le développement de la formation professionnelle au niveau local au profit des artisans boulangers afin d'assurer la relève.