Commerce: L'informel, les boulangers et le cas des taxis

Le nombre de commerçants inscrits au registre de commerce a atteint aujourd'hui 1.409.000», à l'échelle nationale, a annoncé hier à Constantine, au cours d'un point de presse, M. Salah Souilah, secrétaire général de l'Union générale des commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA). Le patron du syndicat des commerçants a ajouté, d'autre part, que le nombre de commerçants informels, qui était de 600.000 fin décembre 2010, a connu une augmentation effarante à partir du mois de janvier de l'année en cours. Il reconnaîtra néanmoins qu'avec l'application de la note interministérielle relative à l'organisation du marché informel, une plus grande coordination est née entre les ministères de l'Intérieur et des Collectivités locales, celui du Commerce ainsi que l'UGCAA et celle-ci vient de donner ses fruits au niveau de quelques wilayas, notamment celles d'Alger et Constantine qui ont dégagé des sites pour abriter cette catégorie de commerçants issus d'une conjoncture particulière. A une question sur la prise en considération des propositions faites par son organisation pour absorber ces nouveaux arrivants dans le secteur, M. Souilah a assuré que» l'UGCAA s'en tient toujours à l'idée de leur céder les anciens locaux des ex- EDGA (galeries algériennes), parce que nous estimons que c'est la seule solution viable».

 En ce qui concerne la situation difficile que traverse la corporation des boulangers, le secrétaire général de l'UGCAA M a affirmé que le dossier est pris en charge par le ministre du Commerce qui l'a déposé sur la table du gouvernement. «Nous avons espoir que des solutions acceptables par les boulangers seront dégagées», a-t-il déclaré. D'autre part, la situation des taxieurs dont l'activité est considérablement gênée par l'existence des clandestins a été également exposée à M. Souilah, et ce dernier a d'abord souligné que c'est un problème national avant de dire que l'UGCAA n'a pas de pouvoir de coercition pour éradiquer ce phénomène qui relève des pouvoirs publics locaux.

 Répondant ensuite à une question sur les recommandations issues des dernières assises sur le commerce, M. Souilah a estimé que celles-ci sont largement en faveur des commerçants «et en tant que syndicalistes nous sommes satisfaits des résultats de ces assises, surtout en ce qui concerne la question du marché informel, ou encore l'adoucissement de la loi n° 03/09 du mois de février 2009 qui s'est avérée très dure contre les commerçants. Certes, nous avions demandé et espéré que ce texte soit gelé et ensuite révisé, mais, pour l'essentiel, les recommandations des assises nationales nous donnent satisfaction.

 Et la conférence que nous organisons aujourd'hui avec les commerçants entre aussi dans le cadre de l'application de ces recommandations des assises».

 Le secrétaire général de l'UGCAA a cité la conférence de wilaya qui a été organisée hier à Constantine pour la sensibilisation des commerçants à l'approche du mois de Ramadan. Les participants à ce conclave ont mis l'accent sur la pratique de prix modérés pour les produits de première nécessité. «Il ne faut pas que les prix soient exagérés «, a recommandé M. Souilah. Il y a aussi la question de solidarité car l'UGCAA compte ouvrir et gérer des restaurants «Rahma» durant le mois sacré. Et enfin, troisième point à l'ordre du jour de cette rencontre à laquelle ont été conviés les bureaux des communes de l'organisation des commerçants, des représentants des bureaux de wilayas limitrophes, le directeur du commerce, l'association de protection des consommateurs ainsi que des membres du conseil national, la prévention contre les intoxications alimentaires. A ce propos, M. Souilah a noté avec satisfaction que ce phénomène a considérablement régressé l'année dernière. Ce disant, le secrétaire général a spécifié que son syndicat va organiser des rencontres de sensibilisation sur les thèmes indiqués dans toutes les régions du pays.