Algérie

Commerce informel à Guelma : Des milliers de jeunes squattent les trottoirs !



Commerce informel à Guelma : Des milliers de jeunes squattent les trottoirs !
Le chef-lieu qui devrait être la vitrine de la wilaya, ressemble beaucoup plus à un gigantesque souk qu'à une ville moderne. Le commerce informel dans la wilaya de Guelma a, depuis bien longtemps, dépassé le stéréotype du petit marchand ambulant arpentant les rues et ruelles des communes. Aujourd'hui, c'est un véritable phénomène de société : ils sont des milliers de jeunes et moins jeunes à squatter les trottoirs des villes et villages proposant aux populations victuailles, habillement, matériels électronique, etc. C'est l'anarchie, et c'est peu dire ! Le chef-lieu qui devrait être la vitrine de la wilaya ressemble beaucoup plus à un gigantesque souk qu'à une ville moderne. Les quartiers populaires de Bab El Souk, Bab Skikda, le boulervard du Volontariat sur toute sa longueur, et des pans entiers de rues à l'intérieur des quartiers, même ceux dit résidentiels, ont été cédés peu à peu à des camelots et autres vendeurs. Si bien que les agents de l'ordre public sont réduits à leur plus simple expression de présence policière. Mais qui sont tous ces jeunes ' D'où viennent-ils ' Nous en avons rencontré quelques-uns, dont Faouzi, un jeune homme de 28 ans, habitant la commune de Belkheir ; il est vendeur de gandouras (robes) légères pour femmes depuis trois années déjà. Il nous confie son désarroi : « Je m'approvisionne à crédit chez un ami de Guelma. La marchandise est achetée d'El Eulma (wilaya de Sétif). Lorsque j'écoule une certaine quantité de robes, je rembourse mes dettes. Mais je peux vous affirmer que je n'ai jamais pu rouler avec mes propres fonds. Une partie de l'argent que je gagne je la donne à ma mère, veuve. »Le cas de Salim, 34 ans, originaire de Bouati Mahmoud, est particulièrement intéressant puisqu'il prétend être le propriétaire de son véhicule bâché flambant neuf acquis grâce à la vente de fruits et légumes de saison tout le long de l'année. Il nous déclare : « Je gagne bien ma vie. Rien que pour cette saison de melons et pastèques, j'écoule chaque jour l'intégralité de ma cargaison aux passants. Il est vrai également que nous jouons au chat et à la sourie avec les policiers, et des fois on se fait attraper et c'est la fourrière en plus de l'amende et la saisie des fruits. » En clair, il existe deux catégories de commerçants faisant dans l'informel : ceux qui s'en mettent plein les poches et ceux qui survivent aux coups de gourdin infligés par une vie de plus en plus difficile. Mais au vu de la loi, comme nous le confirme un agent de la DCP, il ne devrait pas y avoir de deux poids deux mesures dans ce cas. Les trottoirs sont réservés exclusivement aux piétons tout comme le bitume aux voitures.Seuls les commerçants ayant obtenu une autorisation dûment établie, notamment pour les terrasses de cafés, peuvent user des espaces publics à des fins commerciales. Quoi qu'il en soit, marchands et vendeurs à la sauvette se côtoient journellement. La présence des agents de la DCP, policiers, etc. sur les lieux frise le ridicule, puisque, nous dit-on, il ne faut surtout pas déranger tout ce beau monde au risque de déclencher une émeute en ville.


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