Algérie

Commerce illicite des armes légères



Le Maghreb face aux nouvelles menaces Dans un discours prononcé, hier, à l?ouverture des travaux de la conférence régionale sur la mise en ?uvre par les Etats arabes du programme d?action de l?ONU pour l?élimination du commerce illicite des armes légères, le ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, a appelé les pays à multiplier les efforts afin de mettre fin au marché noir, à l?échelle mondiale, de l?armement. Le chef de la diplomatie algérienne a plaidé en faveur d?une plus grande coopération régionale et internationale pour « resserrer l?étau sur les réseaux du crime organisé et du terrorisme international ». Les trafiquants internationaux et terroristes étant, a-t-il indiqué, les plus grands bénéficiaires du commerce illégal des armes légères. Aussi, Abdelaziz Belkhadem n?a pas omis de rappeler, arguments à l?appui, les liens étroits entre le commerce illicite des armes légères, le terrorisme, le crime organisé et les guerres civiles. « L?Algérie a vécu durant les années 1990 une expérience amère avec l?émergence du fléau du terrorisme. Les opérations ont causé des dizaines de milliers de victimes et provoqué des dégâts considérables. Les réseaux de soutien financiers ont été à l?origine d?un afflux illégal d?armes légères ayant concouru à faire perdurer le terrorisme. Aujourd?hui que le peuple algérien a vaincu cette menace, nous sommes convaincus de la nécessité de mettre en place un dispositif juridique adéquat au niveau international pour combattre ce trafic », a-t-il déclaré. La responsabilité de l?application du programme d?action de l?ONU incombe notamment, a souligné Abdelaziz Belkhadem, aux pays producteurs, exportateurs et importateurs d?armes légères. Il a invité, en outre, les pays à « respecter scrupuleusement » la réglementation régissant les ventes d?armes. C?est la seule manière, a indiqué M. Belkhadem, de venir à bout des réseaux du crime organisé et du terrorisme international qui représentent une menace pour la stabilité des Etats et de régions entières. « Le commerce illicite des armes légères est un fléau international qui doit être combattu au niveau national, régional et mondial. La propagation de ces armes, leur légèreté et leur facilité de transport en font une grande menace pour la sécurité dans le monde », a insisté le chef de la diplomatie algérienne. Au-delà de la problématique du commerce, le ministre des Affaires étrangères a mis l?accent sur la priorité qui doit être donnée, dans les opérations de désarmement, aux armes de destruction massive (ADM). Des armes, a-t-il dit, qui représentent la plus grande menace à laquelle reste confrontée l?humanité. Le drame algérien, un cas d?école Pour donner une idée des drames causés par ce commerce illicite, le ministre des Affaires étrangères a mentionné que l?armement vendu au noir provoque annuellement 500 000 victimes, dont la plupart sont des femmes et des enfants. Les experts de l?ONU évoquent, de leur côté, l?existence de 600 millions d?armes légères qui alimentent 49 conflits à travers le monde. Hors du monde arabe, l?Afrique est le continent où circulent le plus d?armes vendues frauduleusement. Le commerce illicite des armes légères est souvent soutenu - ou alimenté - par les grandes puissances. Ces dernières se livrent généralement à des guerres par factions ou groupes rebelles interposés pour protéger leurs intérêts économiques ou autres. En vue de réaliser leurs objectifs, certains pays industrialisés ont même développé, ont indiqué des représentants d?ONG présents à la conférence, des industries d?armement parallèles. D?où, mentionne-t-on, l?apparition d?un « marché gris de l?armement », dont les rouages sont beaucoup plus complexes que ceux du traditionnel commerce illégal d?armes légères. Dans le cas du Maghreb, les spécialistes étrangers regrettent l?absence de données pour cerner avec exactitude l?étendue du phénomène. Néanmoins, ils reconnaissent la nécessité de placer davantage de « sentinelles » au Sahel. Une région, disent-ils, particulièrement prisée par les réseaux terroristes et de la criminalité organisée et d?où vient une partie des problèmes de sécurité que connaissent les pays de l?Union du Maghreb arabe. Afin de prémunir le monde arabe des risques découlant du trafic des armes légères et permettre à l?action de l?ONU de gagner en efficacité, Abdelaziz Belkhadem a pressé les participants à ce colloque pour adopter des recommandations permettant d?élaborer « un projet d?accord régional interdisant le commerce des armes légères dans le monde arabe ». Le secrétaire général adjoint de l?ONU chargé du désarmement, Abe Nobuyasu, a mis en relief l?importance du programme d?action de l?ONU pour combattre le commerce illicite des armes légères et indiqué que l?organisation était prête à contribuer à la mise en place de comités nationaux spécialisés. « Les défis sont énormes et impliquent une plus grande coopération internationale et régionale, le partage des expériences entre Etats et un partenariat avec la société civile », a déclaré le responsable onusien. Le colloque régional sur la lutte contre le commerce illicite des armes légères dans le monde arabe réunit, précise-t-on, des délégués de près d?une cinquantaine de pays et des membres d?organisations internationales. Des représentants de l?ONU, de la Ligue arabe, de l?Union africaine, d?Interpol et de l?OSCE présenteront, au cours de cette rencontre, dont les travaux se déroulent à huis clos, des communications articulées autour de la mise en ?uvre du programme d?action de l?ONU contre le commerce illicite des armes légères.


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