Algérie

Commerce extérieur: Les patates "soufies" pénètrent le marché européen



Commerce extérieur: Les patates
Des expéditions de pommes de terre vers l’Angleterre, l’Allemagne et l’Espagne devront être organisées à partir de la fin du mois de janvier. A raison de dix tonnes par semaine, tout au long de l’arrière-saison, soit jusqu’à fin mars. C’est Agro-Export, société franco-algérienne d’import-export, en vertu d’un accord avec la Chambre d’agriculture d’El Oued, qui doit placer ce produit sur ce marché européen.

Lyas Hallas - Alger (Le Soir)

Pour ce faire, la société exportatrice, indique le président de la Chambre d’agriculture d’El Oued, Saâdoune Zeghib, est en train de monter une unité de conditionnement à proximité des champs de patates. Deux variétés locales seront ainsi exportées, à savoir la spunta et la bardina. Des patates plutôt d’une qualité «bio».

«A El Oued, nous n’utilisons que des fertilisants biologiques», souligne M. Zeghib.

Hier, lors de la réunion du Conseil national interprofessionnel de la pomme de terre, tenue au siège du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, en présence du ministre Rachid Benaïssa, le président de la Chambre d’agriculture d’El Oued a sollicité l’aide pour labelliser ces patates soufies.

«Nous ignorons complètement les procédures en la matière et un accompagnement de la part du ministère pour doter nos variétés d’une appellation d’origine protégée nous serait très utile», a-t-il demandé.

Et de rappeler : «Nous avons déjà expédié, par le biais d’un autre exportateur, de petites quantités en Europe (20 tonnes par expédition), en 2006 (Italie) et en 2009 (Espagne) mais cette fois-ci, nous avons convenu avec Agro-Export d’un programme régulier d’exportation.»

«Faites-nous des propositions pour consolider la filière»

La pomme de terre est produite dans la quasi-totalité des wilayas du pays, y compris Tindouf, Tamanrasset et Illizi. El Oued est le premier producteur en Algérie.

Les quatre premiers producteurs, El Oued, Aïn-Defla, Mascara et Mostaganem, totalisent, à eux seuls, 53% de la production nationale, soit un peu plus de deux millions de tonnes sur près de quatre millions de tonnes de patates produites en 2011 (3,8 millions de tonnes exactement).

Les agriculteurs d’El Oued ont ainsi réalisé la moitié des objectifs consignés dans le contrat de performance signé avec les services agricoles de la wilaya.

Actuellement, ils implantent 18.000 ha pour produire ces tubercules d’arrière-saison (35.000 dans le contrat de performance) et 8.000 autres pour produire les tubercules de saison (récoltes d’été). «Même s’il existe des producteurs qui réalisent plus de 500 q par hectare, le ‘‘Club des 500’’, comme on les appelle, le rendement moyen par hectare dans la wilaya est d’environ 200 q seulement alors que l’objectif est de 350 q», a précisé M. Zeghib.

En effet, la filière de la pomme de terre s’est développée de manière remarquable depuis l’adoption du Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac), dont l’objectif est «d’éponger les surplus de production et de mettre sur le marché des quantités stockées à des périodes de soudure».

Le Syrpalac assure aux producteurs de la pomme de terre un revenu minimum de 20 DA par kilogramme. Un revenu qui augmente proportionnellement à la demande. La production a pris une courbe ascendante depuis 2008, et de 2,2 millions de quintaux, elle est passée à 3,8 millions en 2011.

La filière semble, par contre, atteindre ses limites, à en croire le ministère de l’Agriculture et les mécanismes la régulant nécessitent, désormais, des améliorations afin de les adapter aux évolutions du marché.

La réunion du Conseil national interprofessionnel de la pomme de terre avait justement pour objectif d’écouter les avis des professionnels.

«Formuler des propositions concrètes et présentez-nous des dossiers ficelés. Vous avez mon accord de principe pour satisfaire des demandes précises, que ce soit par la promulgation de textes réglementaires, l’ordonnance d’aides matérielles ou autres», a déclaré le ministre Rachid Benaïssa.

Le Conseil national interprofessionnel de la pomme de terre a installé des ateliers pour formuler des propositions au sujet de la semence, la mécanisation, la régulation et même la communication.

Rendez-vous dans deux mois.

L. H.


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