Algérie

Commerce extérieur



Commerce extérieur
La majorité des participants à la conférence nationale sur le commerce extérieur, qui s'est tenue hier et avant-hier à Alger, ont estimé que l'Algérie doit parvenir à améliorer sa compétitivité à l'étranger pour relancer son industrie dans la mesure où elle dispose d'avantages comparatifs.Des participants ont noté le fait que l'Algérie recèle d'importants avantages comparatifs mais qu'elle n'arrive toujours pas à saisir ces atouts et opportunités pour se positionner à l'extérieur et décrocher des marchés. Ce constat est venu au moment où le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a plaidé pour un redéploiement du commerce extérieur de l'Algérie vers les pays émergents et en voie de développement, tout en affirmant que la diplomatie économique doit être une des composantes de la stratégie nationale du commerce extérieur. Intervenant lors de la Conférence nationale sur le commerce extérieur, qui s'est tenue lundi et mardi au Palais des Nations (Alger), M. Lamamra a soutenu qu'un redéploiement du commerce extérieur de l'Algérie vers les pays émergents et en voie de développement "devient plus qu'une nécessité compte tenu du dynamisme économique de ces pays", et ce, pour pouvoir "réaliser le potentiel propre de l'Algérie". A cet effet, le ministre a indiqué que la diplomatie algérienne oeuvre à la diversification des partenaires du pays et s'attelle à établir des relations économiques et commerciales portées par "une volonté d'équilibre par le haut". Et dans ce même ordre d'idées, le ministre des Affaires étrangères estime que la diplomatie économique, qui joue un rôle important, est appelée à être une composante essentielle de la stratégie nationale du commerce extérieur afin de répondre aux impératifs des mutations globales des relations économiques internationales. Pour revenir aux participants à cette conférence nationale sur le commerce extérieur, il est important de noter l'intervention du représentant de la Banque mondiale en Algérie, Emmanuel Noubissie Nagankam, qui indique que deux problèmes majeurs liés à la diversification de ses exportations et à l'efficience de sa compétitivité extérieure, font que l'économie algérienne fait face à un déficit budgétaire et à celui de la balance de paiement en raison de la structure du commerce extérieur.Enumérant certains avantages tels le faible coût de l'énergie et de la main-d'œuvre, la disponibilité d'un vaste réseau de technologie de l'information et de communication (TIC), il a soutenu que de tels atouts doivent être exploités pour constituer une base industrielle régionale, voire "un atelier de l'Europe". De son côté, le P-dg du groupe industriel privé Cevital, Isaad Rebrab, a affirmé que les entreprises algériennes sont capables de produire en termes de quantité et de qualité répondant aux normes internationales. Pour lui, l'Algérie dispose, certes, d'avantages comparatifs mais ils doivent être conjugués à un accompagnement des entreprises productrices en luttant contre les écueils auxquels elles font face en citant essentiellement les problèmes de logistiques tels que les ports. Pour sa part, le directeur général des douanes, Mohamed Abdou Bouderbala, a déclaré que "Le problème d'exportation n'est pas lié à la législation, mais plutôt à l'absence d'une plateforme physique telle qu'un terminal à conteneur dédié à l'exportation ou les plateformes logistiques", a expliqué le patron des douanes. Il a également observé que les facilitations introduites par les pouvoirs publics, durant ces dernières années, avaient favorisé plus les importations que les exportations en citant, comme exemple, les mesures de facilitation liées à la mise en place du couloir vert et le contrôle douanier a priori et a postériori dans le domaine douanier. Pour sa part et lors de son intervention, le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, a insisté, quant à lui, sur la nécessité de "gagner la bataille de l'exportation" à travers l'encouragement de la production nationale. Il a appelé à prendre des "mesures drastiques" contre les importateurs de produits qui sont fabriqués localement, en évoquant la possibilité d'élaborer un "listing" des produits d'importation en vue de "les contingenter" ou de les "interdire", voire d'"arrêter" l'activité des importateurs étrangers. Ainsi donc, des ateliers techniques ont été tenus à huit clos au cours de cette conférence nationale sur le commerce extérieur pour débattre de plusieurs thématiques. Ces ateliers portent, respectivement, sur la stratégie nationale basée sur la promotion des exportations hors hydrocarbures, le renforcement des instruments d'appui et de promotion des exportations hors hydrocarbures et l'amélioration de l'environnement national et international des entreprises activant dans le commerce extérieur. Enfin, il est important de préciser que les recommandations de ces trois ateliers seront transmises au gouvernement pour débat et serviront à l'élaboration de la nouvelle stratégie nationale du commerce extérieur. Pour sa part, Khalifa Tounakti, le représentant du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a estimé que l'intégration de l'Algérie dans ces trois zones régionales, où les échanges commerciaux du pays restent très réduits, représente un atout pour développer le potentiel économique non exploitable de l'Algérie.Pour cet expert, cette option permet de contourner le problème de la difficulté d'exportation vers le marché européen qui est, a-t-il avoué, "exigeant" et "très concurrentiel". Néanmoins, le représentant de cette agence de l'ONU a révélé, que le succès de cette vision est tributaire non seulement du développement des infrastructures et structures logistiques mais aussi de l'engagement de "profondes réformes" permettant de fructifier les avantages compétitifs du pays.Il a aussi préconisé de promouvoir la coopération économique à travers la conclusion d'accords bilatéraux régionaux favorisant notamment l'exportation.De son côté, l'expert de la Banque africaine du développement (BAD), Hervé Lohoues, a noté que la diversification du commerce extérieur, qui constitue une priorité pour l'Algérie, est en ligne avec la stratégie de cette banque du continent tracée pour la période 2013-2022.Cette stratégie, a-t-il expliqué, mise sur l'intégration économique africaine comme un véritable levier de développement pour les pays de la région grâce au potentiel de leurs complémentarités.Selon lui, cette intégration peut permettre à l'Algérie de jouer un rôle d'intermédiaire entre l'Afrique et l'Europe grâce à sa position géographique stratégique.A rappeler que la nécessité de s'orienter vers le marché africain a été implicitement évoquée par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui avait plaidé, lundi, lors de son intervention à cette conférence, pour un redéploiement du commerce extérieur de l'Algérie vers les pays émergents et en voie de développement pour pouvoir "réaliser le potentiel propre de l'Algérie".Ainsi, plusieurs représentants d'organisations internationales et régionales spécialisées ont considéré, mardi à Alger, que la diversification des exportations algériennes doit passer par l'intégration régionale maghrébine, arabe et africaine. D'autres intervenants ont plaidé pour le développement des instruments de financement adaptés pour accompagner les entreprises exportatrices en introduisant de nouveaux produits financiers destinés à accompagner l'activité d'exportation. Ils ont également appelé à l'installation des guichets à l'exportation au niveau des banques et établissements financiers pour accompagner les exportateurs.




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