Algérie

Commerce: Djaaboub parle de «sociétés écrans»



Le ministre du Commerce, Hachemi Djaaboub, a annoncé hier que le gouvernement autorisera l'importation de 10 000 tonnes de viande ovine en prévision du mois sacré du Ramadhan qui interviendra le 10 ou le 11 août prochain.

Tout en rappelant que l'importation de la viande a été gelée, le ministre dira que cette «décision exceptionnelle» a été prise pour faire face à toute éventuelle «pénurie» qui interviendrait lors de ce mois sacré et afin de stabiliser les prix.

 Les importateurs privés, a-t-il expliqué à l'occasion d'une rencontre des cadres du secteur, peuvent importer le produit après autorisation du ministère de l'Agriculture qui examinera toutes les demandes.

 Djaaboub a affirmé, par ailleurs, qu'une batterie de mesures a été prise pour assurer des quantités suffisantes de tous les produits lors du Ramadhan à l'occasion duquel, faut-il le rappeler, la consommation explose.

 Djaaboub ajoute que l'Office des céréales (OAIC), l'Office national du lait (ONIL) ainsi que la SGP/Proda (production animale) procéderont à l'importation de quantités suffisantes de produits lors de ce mois. Ainsi, le gouvernement a demandé à l'office du lait d'importer 30.000 tonnes de poudre de lait supplémentaires aux stocks habituels'' pour le mois de Ramadhan. «Le lait en sachet restera disponible au cours de Ramadhan prochain avec le prix de 25 DA», a assuré M. Djaaboub. La SGP PRODA a pour sa part été instruite pour importer 5000 tonnes de viandes congelées bovine et ovine. Le ministre précise en outre que l'OAIC est autorisé cette année à importer des légumes secs et les distribuer sur le territoire national.

 Même le citron qui a atteint 400 DA le kilo durant le ramadhan de l'année passée va être importé en grande quantité par la SGP/Proda, indique Djaaboub qui pense ainsi éviter toute mauvaise surprise durant ce mois qui interviendra en pleine saison de fruits et légumes. Le ministre du Commerce a instruit en outre les directeurs régionaux et directeurs de wilayas relevant de son département de rester intransigeants notamment en ce qui concerne les fabricants de sucreries qui pullulent lors de ce mois.

Vers la radiation de certains opérateurs économiques

Malgré le durcissement de la législation, quelque 66 000 opérateurs économiques n'ont toujours pas daigné déposer leurs comptes sociaux au niveau du Centre national du registre de commerce, a indiqué El Hachemi Djaaboub lors d'un point de presse organisé en marge de la rencontre des cadres de son secteur à l'Agence algérienne de promotion du commerce extérieur ALGEX) à Alger.

 La décision d'exclure les opérateurs récalcitrants de prendre part aux avis d'appels d'offres publics ainsi que l'interdiction d'exercer le commerce extérieur n'a semble-t-il pas poussé ces commerçants de déposer leurs comptes sociaux, s'est désolé Djaaboub qui souligne que certains préfèrent payer des amendes et être traduits en justice que de se conformer à la réglementation.

 Le ministre est convaincu que le refus de certains opérateurs de se plier à la législation prouve qu'il existe des «sociétés écrans» qui ne veulent pas qu'on s'intéresse trop à leurs comptes.

 Hachemi Djaaboub a indiqué que son département va introduire une demande auprès du gouvernement pour radier du registre de commerce toute entreprise qui ne déposera pas ses comptes au niveau du CNRC.

 Cette mesure, estime Djaaboub, va débarrasser le pays des «parasites» qui gravitent autour du secteur du commerce et qui ne veulent pas, poursuit le ministre, de transparence ni de modernité dans la gestion.

 Le ministre fera savoir également qu'il existe actuellement quelque 200 000 commerces qui sont à l'arrêt et qui n'ont toujours pas procédé à leur radiation auprès du registre de commerce.

 Par ailleurs concernant l'Autorisation globale d'importation (AGI) dont le décret a été publié dans le journal officiel le 14 mars dernier et a été décriée par nombre d'importateurs et d'opérateurs économiques, le ministre du Commerce a expliqué que la mesure s'applique aux seuls produits qui sont exonérés de droits de douane. «C'est un mécanisme de suivi des marchandises importées dans le cadre du marché de libre échange» a soutenu le ministre qui souligne cependant que ceux qui importent des produits sans bénéficier de l'exonération de ces taxes douanières ne sont pas concernés.

 Enfin en ce qui concerne la «liste négative» établie par son département et qui interdit l'importation de 1294 produits de la zone arabe de libre échange, le ministre a fait savoir que cela a été décidé sur demande des opérateurs économiques algériens en partenariat avec plusieurs départements ministériels. La mesure, poursuit Hachemi Djaaboub, vise à protéger la production nationale. Il soulignera que sur les 21 pays dont l'Algérie ont conclu des accords d'échanges dans le cadre de la Zone arabe de libre échange (ZALE), mais seuls 6 pays ont exporté vers notre pays leurs produits pour un montant de 1,6 milliard de dollars.

 Cette liste ne constitue pas un embargo et elle peut être renégociée dans une année ou deux, conclut le ministre du Commerce.




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