Disette - Il n'y avait plus rien dans les marchés, ni fruits, ni viande ni légumes et les rares magasins d'alimentation générale restés ouverts ont été dévalisés.
En principe le ramadan aurait dû être une excellente école pour tous, une école du partage, une école du pardon, une école de l'entraide et de la compassion.
Malheureusement, cette période sacrée du dogme imposée aux fidèles à l'esprit comme à la lettre a été mise à profit par des requins du trabendo. Tous les produits de large consommation ont été curieusement augmentés, sans exception. Les petites bourses ont été laminées, littéralement mises à plat. Nous avons vu des fruits doubler de prix en l'espace d'une semaine.
Quant aux poissons, rares les familles qui les ont invités dans leurs assiettes. Dans certaines pêcheries du pays le rouget de roche à titre d'exemple, a atteint le chiffre faramineux de 1 700 DA le kg, la crevette royale 2 000 DA le kilo. Des paysans qui n'ont strictement rien à voir avec les produits de la mer et incapables de faire la différence entre un calamar et un mérou, ont plongé tête baissée dans cette filière sans prendre la moindre précaution. A la veille du mois de jeûne, ils ont acheté des cinquantaines de kilos d'écrevisses, à raison de 60 DA le kg.
Au cours de la première semaine du ramadan, ils ont «sorti» leur produit pour le proposer à ... 900 DA aux clients. Et comme les amateurs de poisson qui ne sont ni bêtes ni stupides leur ont ri au nez, les pauvres fellahs qui pensaient faire une bonne affaire, ont été obligés de baisser leurs prétentions à 50 DA le kg.
La morale de tout ce charivari nous ramène à ce constat plutôt amer. Rien n'est contrôlé ni surveillé en réalité et n'importe qui peut, du jour au lendemain, profiter du vide qui existe pour se proclamer commerçant et faire du business en plein jour. Les 48h de l'Aïd ont été la preuve la plus évidente de ce marasme. Tous les commerces, exception faite des cafés, ont baissé leurs rideaux. Il n'y avait plus rien dans les marchés, ni fruits, ni viande, ni légumes et les rares magasins d'alimentation générale restés ouverts ont été dévalisés. C'est le moment propice, idéal qu'attendait une autre espèce d'affameurs : Les marchands occasionnels Les sandwichs ont été vendus à 200DA pièce, les baguettes de pain à 40DA, les sachets de lait en deuxième main à 50DA.
Quant aux clandestins, ils ont affiché tous les prix qu'ils voulaient et qui leur passaient par la tête. Au deuxième jour de la fête et sous prétexte que les abattoirs n'ont pas repris leur travail, le poulet et la viande ont atteint des cimes inaccessibles.
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Posté Le : 27/09/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Imaad Zoheir
Source : www.infosoir.com