Jouets, solvants de nettoyage, agents nettoyants, articles en matière
plastique, emballages, etc., autant de produits importés ou fabriqués
localement qui inondent le marché et qui présentent un réel danger pour la
santé de leurs utilisateurs. Souvent mal informé, le consommateur ignore
totalement les matériaux composant ces produits et encore moins la nature et la
teneur des produits chimiques qui entrent dans leur fabrication. Irritations,
allergies et, plus grave encore, certains produits peuvent être à l'origine de
maladies cancérigènes.
A maintes reprises, des professionnels de la santé, des enseignants, des
parents d'élèves notamment, avaient dénoncé la qualité douteuse de certains
produits, tels des agents nettoyants, des désinfectants, des peluches, des
papiers et cartons, des peintures pour enfants, la patte à modeler...
Conscients de la menace omniprésente qui pèse sur la santé du
consommateur, les pouvoirs publics viennent de prendre un arrêté interministériel.
Saïd Barkat, le ministre de la Santé, et son homologue du Commerce, El-Hachemi
Djaâboub, viennent de signer conjointement l'arrêté interministériel du 31
décembre 2008. L'arrêté en question, qui vient d'être publié sur le Journal
officiel, modifie l'arrêté interministériel du 28 décembre 1997.
Le présent arrêté fixe la liste des produits de consommation présentant
un caractère de toxicité ou un risque particulier, ainsi que les listes de
substances chimiques dont l'utilisation est interdite ou réglementée pour la
fabrication desdits produits.
Aussi, à la faveur de ce nouveau texte, sont considérés comme produits de
consommation présentant un caractère de toxicité ou un risque particulier, les
agents de blanchiment sous forme de liquide ou poudre contenant du chlore, à
l'exclusion de l'eau de javel, les agents nettoyants et désinfectants,
notamment les nettoyants pour les fours, sols, vitres, les shampoings pour
moquettes, etc., ainsi que les solvants de nettoyage.
A ces produits viennent s'ajouter les encaustiques (préparation de cire
et d'essence de térébenthine), les produits pesticides, les produits contenant
de l'alcool méthylique, les produits caustiques et notamment les acides, les
bases minérales, les antirouille pour linge et les produits aérosols autres que
les produits cosmétiques et d'hygiène corporelle et autres ustensiles de
cuisine en matière plastique.
D'autres produits destinés à l'éducation et à la récréation des enfants, à
l'image des peintures pour enfant ou les pâtes à modeler, les jouets, les
instruments graphiques, les matériaux colorés, les textiles teints, etc., et
les articles de puériculture (sucettes, landaus, voitures transformables,
chaises pour enfants, biberons, etc. sont aussi considérés comme produits
présentant un caractère de toxicité.
Outre les produits de consommation, l'arrêté interministériel révèle une
liste de plus d'une trentaine de substances chimiques dont l'utilisation est
interdite, ainsi qu'une liste d'une douzaine de substances chimiques dont
l'utilisation est réglementée pour la fabrication de ces produits. Entre autre
substances interdites, l'acétone diméthyl-cétone, le chlorure de cyanogène,
interdits dans les solvants de nettoyage, l'acide borique ou le benzène,
l'éthyle-éther, les nitrates de cellulose, le phosphore blanc dans la
fabrication des jouets, les matériels et autres produits destinés à l'éducation
ou à la récréation des enfants. Dans les aérosols et les emballages destinés au
conditionnement d'alcools, il est strictement interdit d'utiliser du chlorure
de vinyle. Certaines substances sont carrément interdites dans tous les
produits de consommation, à l'image du tétrachlorure de carbone, la benzidine,
le lindane, le captane, le DDT, etc. Pour les substances chimiques dont
l'utilisation est réglementée, l'arrêté interministériel fixe le taux à
utiliser dans chaque produit de consommation présentant un caractère de
toxicité ou un risque particulier. A titre d'exemple, la dose limite acceptable
pour une substance telle que l'alcool méthylique ou méthanol dans la
fabrication de jouets, matériels et autres produits destinés à l'éducation et à
la récréation des enfants, est de 1% du poids total du produit. L'antimoine,
autre substance chimique, ne doit pas dépasser les 250 mg/kg dans la
fabrication des articles scolaires, les 60 mg/kg dans la fabrication des jouets
et les pâtes à modeler et les peintures aux doigts. La dose limite acceptable
de l'arsenic est de 50 mg/kg pour les encres pour crayons feutres, 25 mg/kg
pour les jouets, 100 mg/kg pour les articles scolaires en matière plastique.
Sur une liste détaillée, l'arrêté fixe également les doses limites
d'autres substances chimiques, notamment le baryum, le cadmium, le chrome, le
mercure, le plomb et ses composés, le terpène, etc.
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Posté Le : 29/04/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Belaïfa
Source : www.lequotidien-oran.com