Sur les 95 000 entreprises (Sarl, Eurl, SPA, SNC, SCS) recensées à
travers le territoire national, seules 36 000, soit 40 %, se sont conformées à
la loi et ont déposé leurs comptes sociaux, a indiqué hier le ministre du
Commerce, El-Hachemi Djaaboub. Il soulignera, à l'occasion d'une «journée
d'information et de sensibilisation sur les publicités légales et le dépôt des
comptes sociaux des entreprises au Centre national du registre de commerce
(CNRC)», que 60 % de ces entreprises ne se sont pas encore conformées à la loi
malgré toutes les campagnes de sensibilisation engagées depuis l'année 2005 par
son département et le CNRC.
«Cette situation ne peut plus continuer», a-t-il ajouté devant les
directeurs régionaux du registre de commerce mais aussi des magistrats
sollicités pour assister à une journée de sensibilisation et d'information
organisée, cette fois-ci, à l'Agence nationale de promotion du commerce
extérieur (ALGEX) à Alger.
Le ministre du Commerce a rappelé que les gérants des entreprises en
question disposent, jusqu'au 31 juillet prochain, pour organiser leurs
assemblées générales et procéder au dépôt de leurs comptes sociaux au niveau du
Centre du registre de commerce de leur wilaya.
Une liste « d'entreprises récalcitrantes » aurait même été établie au
ministère du Commerce, a fait savoir Djaaboub qui annonce des propositions
prochainement pour durcir davantage les règles du code du commerce et amener
les responsables des entreprises à se plier à la loi. Parmi ces propositions,
figurent notamment «la multiplication du montant des amendes», «doubler la
sanction en cas de récidive », «exiger le récépissé des comptes sociaux pour
chaque domiciliation bancaire dans le commerce extérieur», ainsi que «la
présentation de ce récépissé pour soumissionner dans des marchés publics».
Djaaboub a fait savoir que ces nouvelles mesures, qui seront proposées par son
département, visent à dissuader les gérants des entreprises qui préfèrent, se
désole-t-il, payer des amendes allant de 30 000 DA jusqu'à 300 000 DA au lieu
de procéder au dépôt de leurs comptes sociaux.
Les entreprises dans la wilaya de Chlef arrivent en tête de liste des
entreprises qui sont les moins entrain à déposer leurs comptes sociaux avec
seulement 12 %. La wilaya de Béjaïa, par contre, occupe la première place à l'échelle
nationale, en terme de dépôt des comptes sociaux au niveau du CNRC, avec 57 %.
Le ministre du Commerce a rappelé par ailleurs que l'objectif du dépôt
des comptes sociaux est de permettre au CNRC d'avoir une banque de données sur
la situation financière de toutes les entreprises, et du coup, instaurer un
climat de transparence.
«Nous voulons que le dépôt des comptes sociaux, chaque année, soit un
acte banal», a déclaré le ministre du Commerce lors d'un point de presse animé
en marge de la manifestation, en précisant que l'Etat a pourtant simplifié
toutes les procédures.
Concernant les entreprises qui ont cessé leurs activités et qui ne sont
pas radiées du registre du commerce, le ministre a assuré que les gérants de
ces entreprises peuvent rayer leurs entreprises au CNRC sur présentation d'un
simple extrait de rôle.
El-Hachemi Djaaboub a révélé hier que sur les 1,3 million inscrits au
registre de commerce, 200 000 ont arrêté leurs activités et sont toujours
inscrits sur les registres du CNRC.
«L'ouverture du marché national et la diversification des activités
commerciales ont induit une augmentation du nombre des opérateurs économiques,
d'où la nécessité de mettre en place un système de veille économique efficace,
fiable et permanent, qui vise à asseoir la transparence afin d'éviter l'opacité
et les pratiques commerciales douteuses », a déclaré, pour sa part, le
directeur des Publicités légales au CNRC, M. Boulekhal Merzak. Ce dernier, lors
de son introduction, a déclaré que durant la décennie écoulée, il y a eu en
moyenne la création de quelque 13 500 sociétés par an et la radiation de 5 200
en moyenne par an. Cela, a-t-il ajouté, permettra à l'avenir d'avoir plus de
visibilité quant aux transactions effectuées par les sociétés commerciales
activant dans notre économie et qui sont soumises à une multitude d'obligations
légales, dont notamment le dépôt annuel des comptes sociaux au CNRC.
En assurant la gestion de ces publicités légales, le Centre national du
registre de commerce, a ajouté M. Boulekhal, est considéré comme un «
observatoire ayant en charge l'information commerciale ». Le CNRC, conclut-il,
doit jouer un rôle primordial dans la collecte et la conservation de cette
information commerciale avant de la diffuser sans distinction d'opérateur ni de
demandeur, car il n'existe pas, précise-t-il, encore de confidentialité.
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Posté Le : 21/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Z Mehdaoui
Source : www.lequotidien-oran.com