Le mot d'ordre de grève générale n'est pas resté sans échos. Bien que différemment suivie en fonction des wilayas, l'activité commerciale était quasiment paralysée dans certains quartiers. Des travailleurs des filiales de Sonelgaz, ceux de la zone industrielle de Rouiba mais également de l'Etusa et d'Algérie Télécom ont gelé toute activité.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Début de semaine plus que singulier. Les artères de la capitale, d'ordinaire embouteillées dès les premières heures de la matinée, étaient étrangement fluides. Le mot d'ordre de grève générale lancé depuis plusieurs jours à travers les réseaux sociaux n'a pas laissé insensible.
Les commerçants ont été les premiers à donner le ton. Dans plusieurs quartiers de la capitale, le décor était quasiment le même : beaucoup de commerces ont baissé leurs rideaux, rejoignant le mouvement de contestation.
Sur la rue Hassiba, d'ordinaire grouillante de monde, la quasi-totalité des magasins sont restés fermés, à l'exception de quelques rares fast-foods. Au niveau de la place du 1er-Mai, la boulangerie restée ouverte est prise d'assaut. A Belouizdad, le suivi était quelque peu mitigé. Des commerçants ont ignoré l'appel, tandis que d'autres ont fermé boutique.
Au niveau du boulevard Zighoud-Youcef, l'ensemble des magasins sont restés fermés. Au Ruisseau mais également au niveau d'El-Madania, le décor est le même : l'activité est plus qu'au ralenti. A l'est d'Alger, les localités de Aïn Taya et de Rouiba offraient le visage de villes mortes. Idem au niveau des Eucalyptus où le marché hebdomadaire, d'ordinaire bondé de monde, était déserté.
La banlieue ouest d'Alger n'était pas en reste. La localité de Ain-el-Benian n'a pas fait exception. C'est une ville fantôme que ses habitants ont découverte en ce dimanche matin. Quasiment aucun commerce n'était ouvert à l'exception des pharmacies. Certains d'entre eux n'ont pas hésité à afficher qu'ils étaient contre le cinquième mandat mais que la nature de leur activité les forçait à rester ouverts.
L'appel à la grève n'a pas laissé non plus insensibles les travailleurs de plusieurs secteurs. Les bus de l'entreprise publique Etusa n'ont pas circulé hier. Place du 1er-Mai, la station était totalement vide alors que d'ordinaire, le mouvement des bus y est incessant. Les transporteurs privés ont, de leur côté, un peu moins suivi le mouvement même si beaucoup de passagers se plaignaient hier de la rareté des bus.
Les employés de plusieurs filiales du groupe Sonelgaz ont rejoint le mouvement. Ceux de la Société de distribution de Bologhine mais également du Ruisseau étaient regroupés devant leurs entités dès les premières heures. Ceux d'Algérie Télécom ont, pour leur part, organisé un rassemblement devant la direction générale sise à Bab Ezzouar.
Certains bureaux de poste ont fermé leurs portes, à l'instar de celui du 1er-Mai où une dizaine d'usagers attendaient à l'extérieur. Les travailleurs de la zone industrielle de Rouiba ne sont pas restés en marge du mouvement de protestation. Au fil des heures, des travailleurs de quelques ports à l'instar de celui de Béjaïa et de Skikda ont également rejoint le mouvement.
En fin de journée, des appels étaient lancés sur les réseaux sociaux, appelant à la réouverture des magasins afin de permettre aux citoyens de s'approvisionner à la veille d'une seconde journée de mobilisation.
N. I.
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Posté Le : 11/03/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nawal Imès
Source : www.lesoirdalgerie.com