Algérie

Commentaire : Une industrie automobile ' Possible, mais'



Au moment où le Salon international de l’automobile déploie ses charmes pour sa 14e édition, des questions demeurent posées, dont celle lancinante d’une industrie automobile en Algérie qui a pris, ces dernières années, des accents déterminés, et des décisions objectives ont été prises dans le sens de la promotion, d’abord de l’idée, ensuite du projet pour qu’enfin on puisse parler d’industrie. A ce dernier titre d’ailleurs, il a fallu d’abord se donner les moyens d’envisager une telle possibilité pour ensuite se mettre à y croire et y faire croire ceux, parmi les nombreux acteurs du secteur, qui peuvent, de près ou de loin, avoir une part dans sa concrétisation. Et parfois, c’est la nécessité pour les pouvoirs publics de préserver les équilibres économiques, d’une part et celle, d’autre part, pour les opérateurs du secteur, de dynamiser leurs activités, qui inspirent. Cela dit, la nécessité d’une industrie automobile en Algérie a réellement besoin de nombreux préalables pour faire sérieusement parler d’elle et pour trouver, auprès des partenaires éventuels, les échos qu’elle mérite et l’inspiration conséquente pour lui trouver une issue favorable, cela malgré toutes les difficultés et les conditions structurantes que cela requiert. Il y en a une, en tout cas, qui est par excellence la plus importante et qui est déjà une condition disponible. Il s’agit de l’existence d’un marché de l’automobile important en Algérie dont il s’agit de satisfaire la demande tout en le mettant à contribution dans le processus de diversification de l’économie et de l’intégration industrielle. C’est dire que l’enjeu n’est pas uniquement celui du marché de l’automobile, mais de tout un pan de l’industrie locale qu’on voudrait voir dynamisé, avec son lot de création d’emplois et de valeur économique. C’est à tout cela qu’on touche quand on aborde le sujet d’une industrie automobile en Algérie : un processus de développement d’une industrie de la sous-traitance et à la fortune qu’elle pourrait connaître. Est-il donc possible d’envisager une sous-traitance sur un segment d’activité industrielle qui n’existe pas encore en Algérie ' Ce qui signifie que la démarche d’installation de cette industrie et de la sous-traitance doivent être des faits synchronisés et tous les deux d’un apport étranger, à moins qu’on prenne le temps (du long terme), pour développer un segment de la sous-traitance de l’industrie mécanique localement avant d’envisager progressivement l’installation d’unités de montage en Algérie. C’est là que la question de l’intégration industrielle se pose et l’on pense, pour la sous-traitance en matière d’industrie mécanique, à des projets montés par des étrangers en partenariat avec des Algériens, qui se mettraient au service de l’industrie automobile à laquelle ils fourniraient des pièces de rechange dans le cadre d’un cahier des charges rigoureux. De quel niveau d’intégration parlons-nous ' Quel est le niveau de qualité requis en matière de sous-traitance ' Ne s’agit-il pas en fait d’envisager une sous-traitance exportatrice, comme devrait l’être l’industrie automobile elle-même ' Autant de questions auxquelles il faudra inévitablement trouver des réponses. Tant d’espaces, à ce propos, sont propices au débat, qui devrait installer un dialogue des plus constructifs entre les opérateurs du secteur et les institutions comptables de résultats concrets sur cette question.


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