Algérie

Commentaire : Une démarche cohérente



La mouture de la nouvelle loi de finances complémentaire confirme les tendances contenues dans celle de l'an dernier. Après une période d'ouverture tous azimuts où l'Algérie est devenue un comptoir commercial, et dans un contexte de crise financière mondiale, le pays avait inversé sa démarche. En mettant un coup d'arrêt aux importations de certains produits, en taxant d'autres, les pouvoirs publics avaient à  cœur de protéger l'économie nationale. La levée des barrières douanières et l'ouverture du marché aux produits étrangers avaient affaibli  ces dernières années l'appareil de production nationale. Dans certains secteurs, à  l'image du textile ou de la maroquinerie, de nombreuses entreprises étaient à  l'agonie. L'instauration d'une taxe sur le blé dur importé, l'aggravation des mesures de lutte contre la fraude en matière de fausse facturation à  l'importation ou l'octroi de garantie aux entreprises nationales stratégiques sont parmi les mesures visant à  protéger la production nationale et à  conforter leur place sur le marché. Il ne s'agit nullement d'un retour anachronique au système du tout-Etat où celui-ci renonce à  l'option incontournable économie de marché.  Certes, on parle encore d'entreprises stratégiques, vocable usité même dans les pays les plus libéraux. Celles-ci assurent des missions liées surtout au service public comme la poste, la production et la distribution d'elctricité …Partout dans le monde, on décèle une reprise en main par les Etats des rênes de la décision économique en favorisant l'outil national. Le contrat d'un montant de 4,1 milliards de dinars attribué à  l'Alemco pour équiper les salles de cours des lycées techniques s'inscrit dans cette logique. Les dernières mesures du conseil des ministres semblent s'inscrire plutôt dans la volonté de l'Etat d'assumer ses missions de régulation de l'espace économique. On ne sacrifie nullement l'entreprise privée et le réseau de PME-PMI dont le Fonds de mise à  niveau a été renfloué.  La loi de finances complémentaire révèle plutôt une autre tendance lourde. Y transparaît également un souci de protéger les deniers publics. Les mécanismes de contrôle à  travers le renforcement des pouvoirs de la Cour des comptes et la mise en place d'un office central de répression de la corruption complètent en quelque sorte les premières mesures. La démarche du gouvernement se mène sur deux fronts. Il ne s'agit pas seulement de favoriser la production nationale sans assurer son évolution dans un cadre assaini. La contrefaçon frauduleuse, la perversion des pratiques  commerciales ne sont pas de nature à  favoriser cette économie de marché qui n'a jamais signifié le retrait total de l'Etat.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)