Algérie

Commentaire : Tensions au Machrek



Le processus de changement, parti du Maghreb à la faveur de la dynamique de protestation populaire qui a mis fin au règne des régimes de Ben Ali et de Moubarak, s’accélère. Dans le nouveau Moyen-Orient, porteur d’exigences de modernité et de réformes démocratiques, le Machrek est à son tour interpellé. Par-delà les faux clivages politico-confessionnels et la nature des régimes, la région de toutes les tensions a fédéré les attentes populaires pour une vie dans la dignité et la liberté reconquise. Des attentes qui ont réussi à briser les carcans et les clichés désuets du Grand Moyen-Orient à l’américaine, vantant les mérites de la démocratisation en Irak, ou des avatars du «Moyen-Orient islamique»  défendu par l’Iran  au lendemain du départ de Hosni Moubarak vers son exil de Charm Cheikh. La déferlante contestatrice campe aujourd’hui en Irak des manifestations ininterrompues organisées de Kirkouk à Baghdad pour demander une amélioration des conditions de vie : la nourriture, la remise en état des services de base (électricité surtout) et la garantie des libertés civiles. Mais, elle l’est aussi au Bahreïn, hébergeant la Ve flotte américaine, revendiquant des réformes politiques et sociales urgentes. Dans ce petit royaume, à population majoritairement chiite et dirigé par des sunnites, le malaise est vécu comme un déni de reconnaissance. «Nous ne voulons pas renverser le régime, nous voulons seulement avoir notre mot à dire», a affirmé Jassem proche du puissant Cheikh Issa Kassem du mouvement chiite. Le «jour de la colère» qui a fait deux morts dans les rangs des manifestants a provoqué la riposte de l’opposition chiite qui a démissionné du Parlement où elle est représentée par 18 élus (sur les 40). Dans un discours, le roi a décidé d’une commission spéciale d’enquête, confiée au vice- Premier ministre Jawed Salem El Aaid de confession chiite. Enfin, au Yémen qui ne décolère pas, les manifestations sepoursuivent pour la 4e journée consécutive. En dépit des promesses du président Ali Abdallah Salah de ne pas se présenter pour la présidentielle de 2013 et de rejeter le «tawrith»,  l’opposition reste vive entre les partisans du parti au pouvoir (le congrès populaire général) et les manifestants. Le Moyen-Orient de la colère populaire imposante est un basculement dans le nouvel ordre arabe démocratique.


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