De Nouakchott à Baghdad, la rue manifeste. Parfois bruyamment. Comme les pouvoirs en place, d'abord, le nombre de morts et de blessés qui ne cesse de s'alourdir, ensuite. Au Yémen, on assiste à des scènes de guerre. Des manifestants 100.000 à Sanaâ et autant à Taez dans le sud ce vendredi appuyés par quasiment tous les chefs de tribu, exigent le départ de Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. En Libye, les temps sont aux émeutes et aux violences. Pour se maintenir au pouvoir, Mouammar Kadhafi ose l'impensable : inviter ses partisansÂ à «se battre» en les assurant qu'il leur ouvrirait les dépôts d'armes s'il le fallait ! Pas moins. A Manama, des cortèges à n'en plus finir de manifestants, se conjuguent au quotidien. Ceux et celles qui ont, à l'appel de religieux chiites, envahi les rues de la capitale de Bahreïn, ne demandent plus de réformes politiques et constitutionnelles. Ils exigent la fin de la dynastie sunnite des Al-Khalifa. Scènes de désolation à Tunis où la rue se découvre un meilleur appétit. Après le départ de Ben Ali, elle veut celui de Mohammed Ghannouchi. Même si ce dernier a annoncé des «élections au plus tard à mi-juillet» et procédé à la saisie des biens mobiliers, immobiliers et les avoirs de 110 anciens collaborateurs et membres de la famille du président déchu dont son fils de 6 ans. Les manifestants incendient des commissariats, brûlent des voitures de police et saccagent des cafés, avenue Habib Bourguiba. La situation n'est pas différente au Caire où des milliers d'Egyptiens sont retournés le week-end dernier place Tahrir pour réclamer la chute du gouvernement. «Le gouvernement de Chafic est inféodé au régime corrompu», disent-ils, exigeant le remplacement de l'équipe de Ahmad Chafic par des technocrates. En Irak, en Jordanie, les vendredis proclamés «Journée de la colère » s'intensifient. A Baghdad et à Amman, on veut des «réformes» et le renvoi des «gouvernements» pour «impéritie», «concussion» et «manque de sérieux» dans les réformes. Dans cette dynamique, même la paisible Mauritanie est de la partie. Des centaines de jeunes se sont rassemblés vendredi au centre de Nouakchott pour protester contre Mohamed Ould Abdelaziz. Certains veulent son départ, d'autres des réformes. Sous toutes les latitudes arabes, il y a comme des «signes» que la région va vers l'inconnu.
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Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel B.
Source : www.horizons.com