Algérie

Commentaire : Le monde arabe à l'épreuve du démembrement



«Nous allons soumettre aujourd'hui la question de l'autodétermination aux personnes participant à  ce congrès, car nous considérons que nous avons droit à Â  l'autodétermination», a déclaré, lors d'un discours tenu à  Irbil, au début du 13e congrès du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), le président de la région du Kurdistan, Massoud Barzani. Pour la première fois depuis son passage au statut de l'autonomie, en 1991, le Kurdistan prend ouvertement option pour son indépendance clairement affichée. C'est en présence du président Jalal Talabani, du Premier ministre Nouri El Maliki et du principal vainqueur des législatives, Iyad El Allaoui, en conclave pour tenter de donner les dernières touches à  l'accord pour la constitution du gouvernement d'entente nationale, que les jalons d'un Etat kurde indépendant sont jetées et légitimées par le recours à  la volonté populaire pour enraciner le processus de démembrement de l'Etat national irakien. Le principe d'autodétermination, consacré il y a 50 ans pour en finir avec l'ordre colonial historiquement condamné et garantir le droit à  l'indépendance des pays et des peuples coloniaux, est ainsi fondamentalement vidé de son sens libérateur pour servir les objectifs stratégiques de domination impériale. Sous les oripeaux du GMO (Grand Moyen-Orient), instituant le désordre régional et le chaos communautaire et confessionnel, le «Â nouvel Irak » des alibis de démocratisation et aux promesses évanescentes de prospérité croule sous le poids de la dérive sanglante et de la menace de désintégration entre le Kurdistan au Nord, les chiites au Sud et les sunnites au Centre. Le GMO du règne sans partage de l'Empire a pris forme au Kurdistan pour prolonger ses tentacules au Soudan qui se prépare au référendum du 9 janvier prochain. Simple coïncidence ' Au moment où le Kurdistan exprime sa profession de foi, le scénario de la partition est aussi pour la première fois évoquée par la vice-secrétaire générale de la branche Sud du mouvement populaire de libération du Soudan. La sécession est à  l'ordre du jour des Sudistes Soudanais qui réfutent le choix de l'unité nationale qui «Â n'est pas faisable, particulièrement lorsque le SPLM sait qu'elle n'a pas été rendue attrayante », précise la vice-présidente du mouvement, Anne Itto. A Irbil, comme à  Khartoum, le GMO de la balkanisation arabe a déjà commencé.


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