Algérie

Commentaire : La vraie mission des juges



On connaît la fameuse phrase de Churchill s’interrogeant et s’inquiétant avant tout sur l’état de la justice. Quand celle-ci va, presque tout le reste suit car le citoyen se sent protégé. Or, le sentiment de protection est le fondement de toute démocratie qui ne peut fleurir sous le règne de l’anarchie. C’est l’exercice effectif de la justice qui donne son sens au mot citoyen. Ce n’est nullement donc un hasard si à son arrivée au pouvoir en 1999, le président Bouteflika avait institué une commission de réforme de la justice. Une dizaine d’années plus tard, beaucoup de ses recommandations ont été appliquées. Le pays a connu ces dernières années une refonte structurelle de ses textes, humanisé ses prisons ouvertes même aux ONG étrangères. La législation nationale s’est adaptée au nouveau cours pris par la lutte contre les formes de délinquances (terrorisme, blanchiment d’argent, immigration clandestine, trafic de drogue ….). L’Algérie s’implique dans une lutte qui s’organise à l’échelle mondiale contre ces fléaux. Le corps des magistrats soumis à de fortes pressions a été enfin réhabilité et une lutte se mène contre la corruption. Ceux qui ont affaire à la justice ne manquent pas enfin de mettre en avant l’amélioration de ses prestations en matière de délivrance de documents ou de traitement des affaires. La réforme peut sans doute se parfaire mais indubitablement les progrès sont réels et salués même par des observateurs étrangers. Le président de la République dans son discours de ce jeudi a pourtant raison de souligner que « la justice n’est qu’un maillon de la chaîne d’instruments de lutte contre les fléaux sociaux». La conception d’une justice répressive dernier rempart de la paix sociale a vécu. Les pouvoirs publics ne comptent pas seulement sur le magistrat pour instaurer la quiétude sociale. Le lancement de grands projets économiques dont le but est d ‘assécher les sources de la délinquance et de la criminalité participent de cette vision. C’est en combattant le désespoir social généré par le chômage, la mal-vie que se dresse le rempart le plus étanche et le plus efficace contre la propagation du crime. Le juge dans un Etat de droit n’est pas craint mais respecté. Il est avant tout celui qui rétablit les droits et non celui dont la seule mission serait de sanctionner et d’embastiller. La culture des droits de l’homme est enseignée même dans les écoles de formation des enquêteurs. Nous tendons de plus à rompre avec le droit de la force pour consacrer la force du droit. La justice d’exception n’existe plus dans notre pays. On ne réprime pas pour des délits d’opinions politiques. L’une des preuves de la démocratie est la possibilité offerte à ses défenseurs d’en déplorer son absence. A l’ère de la précarité sécuritaire, hantise dans tous les pays du monde, la justice s’appuie sur un appareil de sécurité qui lui aussi connaît des mutations qualitatives et quantitatives. L’enjeu ultime en est la prise en charge des besoins du peuple au nom duquel la justice devrait être rendue.
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