Les sept plaies d'Egypte viennent de s'ouvrir sous le masque mortifère d'une civilisation gagnée par le vandalisme. Au «nom de la politique», le Musée national du Caire a été ciblé par les fossoyeurs de l'antiquité universelle. Plus de trois mille ans d'histoire ont été piétiné pour inciter la malédiction des Pharaons à prendre le relais de la contestation populaire. Oum Edounia, blessée à mort par ses fils revit le jugement d'Ibis. Des figurines, statuettes représentant les diverses dynasties pharaoniques, ainsi que quelques sarcophages ont été littéralement endommagés dans la foulée des manifestations qui continuent à ébranler l'Egypte. Dans ce décor de chaos, c'est toute la vallée des rois qui tremble sous les secousses tectoniques d'une Egypte qui convulse dans une gestation mouvementée. Hier, l'histoire a été malmenée dans ses entrailles par ceux qui, hier encore, se vantaient àªtre les héritiers des pyramides et du temple Karnak. Seul, l'énigmatique Sphinx dans son silence éternel continue de témoigner de ces actes barbares à l'endroit de la civilisation égyptienne. Ils seront nombreux à contempler le désastre causé à toute l'humanité. Au-delà des manifestations populaires dirigées contre le régime, il y a trace d'hypocrisie des génocidaires de la culture et des arts. Ils ont remonté le cours d'un Nil, échappant au convoi mortuaire, pour se venger d'un sort qui ne leur appartient plus. Dans un dernier élan de survivance, l'Egypte refait le chemin de l'histoire pour retrouver les pilleurs de la grande Bibliothèque d'Alexandrie ou encore le grand pillage du musée de Baghdad, lors de l'entrée des troupes américaines et alliées sur le sol irakien. Dans ce grand désordre politique, les risques de dérapage, de pillage et autres actes de sabotage se manifestent dans la confusion des contestations populaires. Au cinquième jour des manif, les édifices publics continuent de brûler en l'absence total de l'Etat. Dans l'expectative de lendemains sereins, le décompte des dégâts causés aux infrastructures, et valeurs culturelles s'amplifient sur le tableau de la Bourse du Caire qui, déjà, déclare forfait au grès de la révolte populaire et la …casse.
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Posté Le : 30/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Bentaleb.
Source : www.horizons.com