L'eau potable a suscité une stratégie qui a duré presque une décennie. Aujourd'hui, le processus se poursuit, mais on dispose, désormais, de meilleures marges pour accélérer le développement de l'eau au service de l'agriculture. En fait, et en dépit de cette notion de priorité contraignante, une stratégie de développement des infrastructures hydrauliques ces dernières années était là pour répondre à la demande incontournable et urgente en eau potable tout en regardant du côté des enjeux agricoles et alimentaires. La prise en charge, dès le départ, de la lancinante question de l'approvisionnement optimum des grandes agglomérations urbaines en eau potable, a effectivement fonctionné comme la priorité des priorités, avec son non moins prioritaire endiguement des importantes fuites et la gestion d'un processus de rénovation de tous les réseaux d'AEP dont la vétusté avait alors atteint des limites ingérables au point de faire dire à certains hydrogéologues que certaines villes, du fait de ces fuites, pourraient connaître des glissements de terrain. Parallèlement, un processus de développement de l'hydraulique agricole se faisait jour, timidement, mais assidûment, afin de doter l'agriculture d'infrastructures hydrauliques qui soutiennent, à terme, une stratégie de développement de l'irrigation dans les périmètres où le potentiel agraire est très important, mais qui ne reçoivent pas suffisamment de pluies annuellement pour favoriser une activité agricole non irriguée. La récupération des eaux sauvages des oueds et bien d'autres recours qui permettent de disposer de ressources supplémentaires en vue de leur affectation permanente à l'irrigation, égrène une série de projets, dont beaucoup ont été livrés et d'autres en cours de réalisation. On ne peut faire l'économie d'une telle réalité, l'enjeu de l'irrigation est celui-là même qui sous-tend le processus de modernisation de l'agriculture. Car l'irrigation est une étape dans ce processus qui commence, qui recouvre deux enjeux, à savoir celui technique de la modernisation du secteur, et celui politique et humain de sécurité alimentaire. Pour l'heure, on irrigue par des efforts d'investissements inédits, des projets d'irrigation agricole avec l'ambitieux objectif d'ajouter aux surfaces déjà irriguées, pas moins de 500 000 hectares en grands périmètres. Ce qui signifierait, à cet horizon abouti, que nous disposerions d'un peu plus d'un million d'hectares de terres agricoles irriguées. Pour le spécialiste, 500 000 hectares ne représentent en fait que 5% de la surface agricole utile, mais ce même spécialiste n'ignore pas que, parce que irrigués, ces grands périmètres peuvent produire presque la moitié de la valeur totale des productions agricoles. Qu'en serait-il alors si, en plus de l'irrigation, toutes les conditions d'une agriculture moderne, dont celles liées à l'humain, était réunies ' La question recouvre les 500 000 hectares vaut bien leur moisson en blé dur.
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Posté par : sofiane
Ecrit par : Madjid Bekkouche.
Source : www.horizons.com