Commentaire : Fin d'époque

Le monde des arts et de la culture est-il en phase de déclin ' Le départ impromptu des comédiens, chanteurs écrivains et autres acteurs de cinéma semble indiquer une fin d'époque où les artistes tirent leur révérence sur la pointe des pieds. Cette terrible sentence qui s'abat sur cette frange élitiste des lumières plonge dans l'orphelinat le roman, le théâtre, la musique, et par extension les beaux arts. Le décompte macabre de cette grande famille d'artistes remet en question les espoirs nourris sur une relève qui tarde à  paraître sous l'autel de cette hécatombe. Serions-nous tenter de parler d'un destin tragique qui met en scène les funérailles d'un dernier acte inachevée que la symphonie reproduit tristement. Ils sont nombreux à  nous avoir quitté en ce mois de Ramadhan ponctué par l'adieu du grand comédien de Larbi Zekkal. Le deuil est encore venu assombrir l'horizon. Hormis cette mauvaise vision de la théorie de dominos, il en restera quand même à  dire que le flambeau ne sera que plus vivace pour paraphraser «Â c'est triste la vie d'artiste ». C'est à  eux qu'incombe la difficile mission de s'éteindre longuement à  la lueur de leur flamme pour pérenniser le message d'amour et de paix de leur société. Ils auront tant donné pour des générations futures. Leur empreinte toujours fraîche marque un tournant dans les grandes mutations que traverse le pays. Cette toute dernière mise à  terre de Ammi Larbi vient éveiller de nombreuses questions sur le statut de l'artiste. Beaucoup d'encre a coulé sur la prise en charge de l'artiste. De son vivant, à  la traîne des promotions sociales envisagées dans toutes les sphères de la société, le revoilà ressurgissant en fantôme de l'opéra pour déclamer la tragique symphonie pour un bonheur à  titre posthume. Sera-t-il peut-être confiné par le mauvais sort  à  prendre le chemin des cimetières de l'oubli ' On ne saura àªtre mieux édifié que par ce tout dernier faux bond de l'artiste qui, du haut de ses soixante quatorze ans, dans un ultime pied de nez, nous interpelle sur une meilleure prise en charge de ces nobles missionnaires des arts.