Algérie

Commentaire : Cet avenir du chèque que le chèque mérite



En fixant à  500 000 dinars le montant interdit de paiement en dehors du circuit bancaire, autrement dit interdit de paiement directement en monnaie fiduciaire, les pouvoirs publics font à  la fois preuve de réalisme dans la prise de décisions viables, et de vision prospective, puisqu'il semble bien que cela soit aussi une façon d'éduquer la société, selon un rythme progressif, à  l'utilisation du chèque et d'autres moyens de paiement moderne, jusqu'à ce que ceux-ci soit suffisamment ancrés et qu'il soit alors possible d'appliquer les règles de paiement selon les normes internationales.Que l'on s'en souvienne, le seuil fixé initialement était dix fois inférieur au montant actuel, soit 50 000 DA. Une mesure qui n'a pas trouvé de répondant au sein de la société, à  défaut d'être globalement applicable dans les conditions où tout le monde y trouverait son compte. Les Algériens non encore préparés à  l'utilisation du chèque, ont besoin de temps pour éprouver l'efficacité, la validité et la crédibilité de ce moyen de paiement. En situant le montant, actuellement et à  partir de la date d'entrée en vigueur de la loi, à  500 000 DA, l'Etat algérien entend propager essentiellement la mesure au sein de la communauté économique à  laquelle il fait, à  juste raison, jouer le rôle de locomotive, d'autant plus que les populations d'utilisateurs ciblés sont suffisamment habitués à  l'utilisation du chèque pour en maîtriser l'usage contraignant aujourd'hui, sachant que la majorité évitait le recours au chèque dans l'intention d'éviter toute possibilité de traçabilité, etc., de se soustraire, par ce fait, à  la responsabilité fiscale. Quand on sait que les dépôts et les retraits d'argent, au titre d'encaissement ou de paiement d'opérations et de transactions commerciales, se font en sachet-poubelle noir et qu'il ne demeure, après cela, nulle trace des opérations, on se rend compte à  quel point, au-delà de l'informel que nous croyons circonscrit à  la vente à  la sauvette et autres pratiques apparentes, l'économie parallèle est étendue même au domaine financier, touchant de plein fouet le potentiel fiscal national, celui par lequel, justement, se fonde et se décide la redistribution des richesses nationales au sein des populations. Mais au-delà des considérations générales qui, au demeurant, rendent indiscutables des mesures telles que celles de la promotion du chèque, il est vrai que l'environnement global, y compris celui bancaire, a besoin d'être adapté pour viabiliser toute mesure de ce genre. L'on pourrait penser à  l'indisponibilité chronique des chéquiers au sein des banques publiques, au non paiement, par les banques, de chèques à  provision insuffisante, ou encore du délai nécessaire pour se faire rembourser son dû quand on est commerçant et qu'on a accepté un chèque qui s'est avéré sans provision, etc. Quand on aura réuni toutes les conditions propices à  la vie économique du chèque, on pourra alors lui promettre, lui et ses cousins des TIC, une longue et heureuse existence.


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