Le dialogue économique Afrique-Europe, même s'il ne peut évacuer les dimensions politique et historique que revêt la relation entre les deux continents, peut aujourd'hui se construire sur le pragmatisme que suppose le partenariat gagnant-gagnant.L'accélération de la marche de l'économie mondialisée, favorisée par l'unipolarité de l'économie planétaire –aujourd'hui, le communisme chinois est au capitalisme ce que la chair est à la peau- offre à l'Afrique, même s'il la soumet à des contraintes et des défis nouveaux, l'opportunité de s'ouvrir à tous les ensembles économiques, sans exception, d'autant que l'offensive dans laquelle s'inscrivent ces entités conquêrantes et expansionnistes intègre l'Afrique comme un terrain propice, avec des réserves de croissance économique sans pareille. Un potentiel qu'explique l'énorme besoin en développement du continent africain dans tous les domaines.Pourquoi pragmatique ' L'approche exprimée, au 3e sommet Europe-Afrique en Libye, par le président Bouteflika, traduit parfaitement cet esprit, dans ce sens qu'elle remet à plat toutes les perceptions qui caractérisent la relation entre les deux continents depuis des décennies. Tous les appels de l'Afrique en direction de l'Europe fonctionnaient comme des appels de détresse, alors qu'aujourd'hui, il est signifié aux Européens, à travers ce message, la nécessité de s'inscrire dans une relation de partenariat pragmatique, à travers laquelle l'Europe autant que l'Afrique, trouveraient matière à dynamiser leurs croissances respectives.En fait, si l'Europe aujourd'hui peine à faire redémarrer sa machine économique et son rythme de croissance, les opérateurs européens semblent trouver dans cette situation des raisons de se retrancher davantage, les marchés lointains étant, pour eux, très difficiles à pénétrer dans un contexte de crise économique mondiale.Alors qu'au contraire, l'Afrique constitue, pour eux, une opportunité inégalable, recélant des réserves de croissance qui ne demandent qu'à àªtre titillées.A cela, il n'y a qu'une condition que l'Europe dédaigne depuis des lustres, maintenant les œillères de l'eurocentrisme, à savoir la nécessité de se lancer dans l'aventure du développement africain avec armes et bagages, avec la générosité supposée à des acteurs du développement qui entendent construire un continent tout en cueillant les fruits de cette générosité.Le message est on ne peut plus clair, qui suggère aussi que l'Afrique, qui considère l'Europe comme un partenaire privilégié, n'en demeure pas moins ouverte à l'esprit offensif qui caractérise les démarches des autres ensembles économiques ainsi que celles, non moins dotées d'atouts respectables, des grands pays émergents. L'Afrique n'est pas la chasse gardée de l'Europe, mais elle pourrait devenir, si l'Europe ose, à la fois le chantier de l'Europe pour le développement de l'Afrique et pour la croissance du Vieux continent.
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Posté par : sofiane
Ecrit par : Madjid Bekkouche.
Source : www.horizons.com