Algérie

Commentaire : Cachez-moi ces traîtres'



Un documentaire français intitulé «Â Blessures », consacré à  la question des harkis, a été diffusé mardi sur la chaîne France 3. La télévision  publique française a jugé utile de donner la parole à  ses supplétifs de l'armée française durant la guerre de libération nationale. Ces hommes et ces femmes qui ont choisi  de se battre aux côtés des forces coloniales et combattre leur patrie et leurs ex-compatriotes. Durant ces terribles années de guerre, de misère et de domination endurées par le peuple algérien, les harkis ont entièrement assumé leur choix. L'Algérien subissait alors les pires brimades. Torture, napalm, viols et massacres étaient, en ces temps de nuit coloniale, le pain quotidien de bien de nos compatriotes. Cinquante ans après l'indépendance de l'Algérie, la plaie est encore ouverte et il n'est pas un seul centimètre carré du territoire algérien qui n'a en mémoire les exactions de l'armée coloniale, des colons propriétaires terriens, des pieds-noirs et de leurs suppôts harkis ou autres tirailleurs sénégalais. Présenter aujourd'hui ces personnes comme des victimes relève d'une véritable entreprise de falsification de l'Histoire. On imagine aisément le tollé que provoquerait en France une thèse qui viserait la victimisation des collabos du régime de Vichy. Jean Moulin se retournerait sûrement dans sa tombe et les «Â révisionnistes » en prendraient pour leur grade. D'ailleurs, pour revenir à  l'Histoire, la France post-occupation nazie n'a guère pris de gants pour châtier ses traîtres. Chasse à  l'homme, exécutions arbitraires et humiliation ont constitué un épisode dramatique pour la patrie des droits de l'homme que, présentement, «on» feint d'oublier. Que cette émission accuse l'Algérie et le FLN d'avoir été injustes envers cette catégorie de Français c'est la goutte de trop dans l'entreprise que mènent certains nostalgiques des colonies pour travestir l'Histoire. Les harkis ont choisi d'être Français. Et la vérité, c'est que c'est cette même France, aux côtés de laquelle ils s'étaient engagés, qui les a reniés. Les parquant, au lendemain de l'indépendance de l'Algérie, dans des ghettos et les privant de toute possibilité d'intégration. «Â Cachez-moi ces traîtres que je ne saurais voir », semble «crier» le traitement réservé à  ces Français par choix, qui resteront éternellement harkis. C'est là la triste réalité. L'Histoire finit toujours par vous rattraper.


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