L'économie algérienne a acquis un niveau de densité socio-démographique qui a appelé une véritable politique d'Etat en matière de promotion économique. Les justifications de cette démarche sont nombreuses et participent d'un effort collectif à créer les conditions d'une appropriation graduelle des questions économiques et de mise en œuvre des capacités humaines, matérielles et instrumentales au service du développement. L'Algérie focalise l'attention à l'international à travers sa volonté, mais aussi son engagement à construire une économie forte au service de ses populations. L'amélioration du niveau de vie des populations et le renforcement des infrastructures ont été au centre des objectifs des programmes de relance économique et de la consolidation de la croissance et continuent de susciter, avec des ajustements d'approche, le même volontarisme de l'Etat en ce troisième quinquennat commençant. Par ailleurs, la volonté de l'Algérie de ne pas jouer un rôle de figurant dans les processus économiques et politiques internationaux est aujourd'hui confirmée et les moyens de cette politique se retrouvent à travers l'accélération des processus de développement en des investissements lourds, orientés vers le renforcement et la modernisation des infrastructures, une prise de conscience collective qui a appelé une évolution, voire une mutation des niveaux d'organisation de l'Etat et de la gestion des ressources économiques, instrumentales et humaines, un engagement économique et politique qui construit pour de nouvelles relations partenariales au plan international. Incontestablement, la place prise par les pays émergents qui postulent à des attributs de puissance apparaît comme le fait le plus notable dans le monde ces dernières années. La défense des intérets économiques et géostratégiques est posée comme nouvelle pièce maîtresse des politiques de puissance et de souveraineté des Etats. La défense économique est en phase d'être le rempart qui sert toutes les défenses. Les aspirations de l'Algérie à jouer le rôle de puissance émergente ont poussé non seulement à rechercher les moyens d'une affirmation au niveau des capacités, mais aussi à envisager une organisation qui permette de créer des lignes de force convergentes entre acteurs et de construire une stratégie cohérente sous ses différentes formes, qui prémunisse contre l'excès d'ouverture, paradoxalement allié et ennemi de l'émergence économique. L'Etat stratège régule, veille et organise, avec une nouvelle perception du partenariat étranger, les processus économiques et sociaux dans une optique qui ne sacrifie pas à l'économique aux dépens du social, ni au court terme au détriment du long terme. Il s'agit de concrétiser les conditions d'un saut qualitatif qui permettrait de fédérer les initiatives et les énergies en faveur d'une dynamique de développement portée par des processus endogènes. Cette approche est inspirée d'une distinction qu'il convient d'établir entre un pays émergent et un pays à fort potentiel économique. Le succès des pays émergents à s'intégrer dans le magma de l'économie mondiale distingue ceux-ci des pays à fortes potentialités, qui n'ont pas encore opéré ce passage et qui demeurent en transition en attendant de pousser vers le haut leurs systèmes de reproduction et de gouvernance économiques. Dès lors, la politique de consolidation des infrastructures et de développement soutenus est nécessaire, mais insuffisante. D'où la volonté de l'Etat d'engager l'économie dans de nouveaux processus de construction de nouveaux avantages compétitifs qu'incarnent des secteurs entiers dont le plus grand potentiel est encore à exploiter.
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Posté Le : 07/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Madjid Bekkouche.
Source : www.horizons.com