Commentaire

Le Centre technique national (CNT) de Sidi Moussa abritera durant 3 jours, à partir de ce jour jusqu'au 11 juillet, un séminaire sur la bonne gouvernance dans le domaine du football. Derrière l'intitulé ronflant de cette rencontre se cache en réalité un autre objet de ce rendez-vous ouvert aux présidents et secrétaires généraux des ligues de wilaya et quelques «experts» en matière d'arbitrage triés sur le volet. En fait, les participants concentreront leurs débats sur l'arbitrage.Un membre d'un bureau de ligue de wilaya indique : «La Fédération nous a conviés à prendre part aux assises de l'arbitrage qui seront dirigées par les présidents et secrétaires généraux de ligues de wilaya qui seront assistés par un petit noyau d'anciens arbitres sur lesquels s'est appuyée la Commission fédérale des arbitres (CFA) durant toute la saison.» Ainsi, durant 3 jours, les séminaristes débattront un peu de la bonne gouvernance et beaucoup de l'arbitrage. Est-ce le rôle des ligues de traiter d'un sujet aussi sensible que la bonne gouvernance à la place de la Fédération qui chapeaute toute la pyramide du football 'La gestion au niveau des ligues de wilaya est-elle un modèle du genre pour que leur soit confiée une mission aussi sensible ' Si d'aventure il se confirmait que le rendez-vous de Sidi Moussa avait pour simple objectif la tenue des assises de l'arbitrage ce serait très grave. En quoi des présidents et secrétaires généraux de ligues de wilaya seraient habilités à débattre de ce sujet ' Tout indique que c'est le point essentiel inscrit à l'ordre du jour de cette réunion qui s'étalera sur 3 jours.En effet, les directeurs techniques de l'arbitrage au niveau de ces structures (ligues de wilaya) ont été conviés à ces 3 journées. De nombreux arbitres en activité et d'autres en retraite ont manifesté leur «indignation devant ce type d'agissement qui va aggraver la fracture au sein de la famille de l'arbitrage». Cette façon d'agir, c'est-à-dire exclure les véritables acteurs dans le débat sur l'avenir de l'arbitrage est une forfaiture. Comment peut-on initier un débat, des assises sur l'arbitrage sans tous ces hommes qui ont contribué à l'essor de l'arbitrage algérien depuis l'indépendance à nos jours 'Pas une Fédération sérieuse au monde n'a emprunté ce dangereux chemin. Les arbitres, en activité ou en retraite, sont interpellés. Doivent-ils demeurer murés dans un silence complice et observer de loin ' Ils resteront partie intégrante de l'arbitrage algérien jusqu'à leur dernier souffle. Les larbins, les lâches, les consignés dans la colonne de la servitude volontaire rémunérée, les adeptes de la compromission ont fait beaucoup de mal au football et à l'arbitrage. Le moment est venu pour que la grande famille de l'arbitrage s'exprime sans crainte de représailles et avec courage sur un sujet que nul autre qu'elle ne sait mieux le faire. Il suffit seulement de laisser de côté les (mauvais) réflexes qui ont conduit à cette lamentable situation. L'arbitrage est otage de lobbies. Il est temps de l'en libérer.