Commentaire

L'Algérie collectionne les mauvaises notes dans les classements des organisations internationales. Le dernier en date, le rapport du département américain sur la traite des personnes qui épingle de manière sentencieuse l'Algérie. C'est la pire des infamies dans le monde des humains de ce XXIe siècle qui renvoie à une conception de la vie puisée du fin fond des âges. Le ministère des Affaires étrangères a vivement réagi à ce rapport que les Algériens, nourris aux valeurs ancestrales du respect de la dignité humaine, de la fraternité entre les peuples, opposés à toutes les formes de discrimination basées sur les différences de races, de couleurs, de religions, de langues?, ont ressenti avec une profonde meurtrissure.L'Algérien raciste ' Esclavagiste ' On a peine à le croire, même s'il peut s'en trouver des comportements condamnables qui relèvent d'actes individuels isolés et que le peuple algérien réprouve dans sa globalité. Pour une fois et à l'inverse des différents classements tout aussi peu réjouissants dans d'autres domaines imputés à l'Algérie, les Algériens ne sont pas restés indifférents à cette accusation qui les présente comme les nouveaux Afrikaners du continent et notre pays comme une nouvelle terre d'apartheid. Mais en dehors de ce dossier sur lequel les Algériens sont unanimes à reconnaître la partialité et l'iniquité du rapport du département d'Etat américain sur les autres classements, l'Algérie n'a pas d'arguments solides à opposer à ses détracteurs pour soutenir sa défense.Sur les questions épineuses des droits humains, des libertés individuelles et collectives, dont la liberté de la presse mise à mal avec l'affaire de l'incarcération des responsables de la chaîne de télévision privée KBC, sur le climat des affaires, le gouvernement ne peut qu'adopter un profil bas face aux griefs qui lui sont faits et qui sont aisément constatables au quotidien.Il n'y a que dans le classement Fifa où l'Algérie sort la tête de l'eau au niveau continental. Avant que les organisations internationales ne s'en mêlent, les atteintes et les violations en tout genre des droits de l'homme et des libertés sont régulièrement dénoncées, en interne, en Algérie par les Algériens.Dans les colonnes de la presse indépendante, par la classe politique, le mouvement associatif, sur les réseaux sociaux. Aussi, au lieu que l'Etat s'épuise à faire taire d'une manière ou d'une autre ces voix qui sèment la liberté et la vie et à n'opposer que de vaines et stériles réactions officielles de dénonciation qui passent mal devant l'opinion internationale face à des situations de déni de droit souvent criants, il serait mieux inspiré d'être à l'écoute des attentes de la société.C'est la seule parade qui vaille, celle de l'introspection responsable et de l'automédication volontaire pour soigner l'image de marque de l'Algérie à l'extérieur et éviter que la thérapie ne nous soit imposée de l'étranger. Quand on donne le bâton à autrui pour se faire taper dessus, il ne faut pas s'étonner de voir se précipiter chez nous toutes ces organisations, bien ou malintentionnées, pour se faire les dents sur notre corps meurtri.