Algérie

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En dehors du relèvement des taxes, de la privatisation des entreprises publiques en difficulté ainsi que de l'annulation des projets d'équipements inscrits et non encore engagés, le gouvernement tarde à mettre en branle le plan anticrise qu'il avait affiché à la veille de la rentrée sociale. «En lieu et place de l'austérité, nous optons pour la croissance et la relance économique», déclarait le Premier ministre, à la fin du mois d'août dernier, devant les walis réunis à Alger.Et d'annoncer que les collectivités locales allaient être la «clé de voûte» du dispositif gouvernemental devant amortir les effets de la crise et donner un nouveau souffle à la vie économique du pays. Sur le papier et dans le discours, la machine était fin prête pour redresser la situation en mobilisant l'administration locale en faveur des initiatives entrepreneuriales. Près de quatre mois après cette profession de foi, il ne subsiste aucun écho et la chronique locale ne fait pas état d'un «début de commencement» d'une dynamique devant inverser la tendance à la déprime économique.Bien que conscientes de la gravité de la situation induite par la quasi rupture de la rente pétrolière, les collectivités locales tout comme l'administration centrale semblent pétrifiées, attendant l'impact de la chute dans le vide avant de réagir. Pour l'heure, c'est à une dynamique de populisme débridé que l'on assiste, et à un rituel de crises de nerfs devant des fonctionnaires sur lesquels on fait brutalement retomber la responsabilité de l'échec national.Le Premier ministre avait donné le ton, en octobre dernier à Biskra, en focalisant sa colère contre un directeur de banque coupable de réclamer un permis de construire à un opérateur qui comptait réaliser un centre de conditionnement de produits agricoles. Faire table rase des principes élémentaires d'une gestion saine équivaudrait à engager dans une impasse tout le dispositif de sortie de crise prôné par le gouvernement.C'est également un mauvais signal en direction de ceux que le Premier ministre avait qualifiés de «VRP» de la relance économique. De nombreux walis se sont illustrés, ces dernières semaines, par des coups de colère devant les caméras de télévision, dont ont fait les frais des agents communaux stupéfaits de voir la tournure que prend l'entreprise de redressement national.Les autorités locales et nationales réussissent ainsi à mettre en scène leur propre colère en lieu et place de celle de la population, qui voit pourtant s'évaporer nombre de projets vitaux, comme les hôpitaux et autres infrastructures éducatives et de jeunesse. Il est peut-être temps, pour les autorités, de réaliser que la vie nationale n'est pas une campagne électorale permanente et que la communication ne peut pas voiler le bilan désastreux dans tous les secteurs d'activité ni constituer un gage de bonne gouvernance.Si les critiques de l'opposition politique sont balayées d'un revers de main par l'équipe au pouvoir, celle-ci peut être rattrapée par les rapports d'institutions étatiques. La Cour des comptes a pointé, dans son dernier rapport sur le budget de l'année 2013, des «lacunes inhérentes aux conditions de gestion, d'exécution et de suivi des opérations d'équipement public» et des «déficiences dans l'expression des besoins et dans la programmation des projets».




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