Algérie

Commentaire



Nous ne sommes pas en économie de marché Il est vrai que notre balance de paiement est globalement posi-tive et il est encore plus vrai que le solde positif ne traduit pas une bonne dynamique commerciale ni une conquête des marchés extérieurs par nos entreprises de production de biens d’équipement, de biens de consommation ou des services. Le solde positif ne sera renouvelable qu’autant que ne sont pas épuisés nos gisements de pétrole et qu’autant que les cours du baril restent relativement élevés, car, dans le cas contraire, interviendra à nouveau le recours à l’endettement étatique qui impliquera fatalement la soumission stricte aux instructions du FMI. Si, au moins, nous étions déjà entrés dans une véritable économie de marché, celle qui ne fonctionne pas pratiquement au moyen de la dépense publique ou par le recours à l’endettement et qui peut réellement financer le développement. Mais, au stade actuel du niveau de développement de nos entreprises, tant celles du secteur public que celles du secteur privé, et plus particulièrement du secteur privé qui a un caractère familial qui, normalement, limite ses ambitions, dans le contexte actuel d’une nette insuffisance des arrivées d’IDE, il est évident qu’il ne peut pas y avoir une économie de marché digne de ce nom et que, bien au contraire, non seulement nos importations prennent l’ascenseur, mais en plus notre production nationale s’effondre, et avec elle l’emploi. Quel avenir alors pour une économie basée sur les importations? Quel avenir alors si les importations sont financées par la vente des ressources énergétiques non renouvelables, d’autant que, selon le chef du gouvernement, à moins de 50 dollars le cours du baril, de sérieux problèmes vont commencer qui remettront en cause tous les programmes lancés et envisagés, ce qui rend compte de l’extrême vulnérabilité de notre économie. On peut dire que les pays du Tiers-monde «se sont fait avoir». Ils ont été embarqués dans une impasse en se focalisant sur l’ouverture des marchés des pays riches à leurs produits pour conquérir des marchés extérieurs au lieu de protéger plutôt leur marché intérieur. Résultat : ils ne peuvent pas conquérir les marchés extérieurs et ont perdu leur marché intérieur, faisant s’effondrer leurs entreprises et leur agriculture. On se focalise avec une telle obsession sur l’évaluation des recettes d’exportation hors hydrocarbures par rapport aux exportations globales et plus particulièrement aux importations qu’on omet d’évaluer l’évolution des substitutions aux importations. Protéger son marché intérieur et produire localement ce qu’on importait reviendrait à réduire la facture des importations et donc mieux apprécier le montant des exportations hors hydrocarbures. Rochdi Ould Yahia


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