Algérie

Commentaire



Préserver le pouvoir d’achat du baril Sur le plan économique, pour valoriser les moyens à sa disposition devant contribuer à l’augmentation de ses ressources, chacun fait usage de ce qu’il croit être, à ce moment, ses instruments de puissance. C’était ce qu’on avait appelé l’arme du pétrole au début de la décennie 70, dans un contexte où il était question de l’instauration d’un nouvel ordre international. L’administration américaine a réagi par la suite avec la création de l’Agence internationale de l’Energie. Où en est-on aujourd’hui de l’utilisation de l’arme du pétrole dans une situation internationale favorable au développement des facteurs géopolitiques de déstabilisation et d’insécurisation des pays producteurs de pétrole et de l’approvisionnement des pays consommateurs ? Ces déstabilisations d’ordre géopolitique générateur d’inquiétudes sur le marché, lesquelles inquiétudes augmentent la demande pour la constitution de stocks de sécurité, sont intervenues en conjonction avec une augmentation des besoins en consommation d’énergie des pays dits émergents, la Chine plus particulièrement, qui s’ajoutent à ceux des autres pays, dont les Etats-Unis. C’était suffisant pour créer une flambée des cours du pétrole, une flambée alimentée également par les menaces pesant sur l’Iran. En valeur absolue, il est vrai que les cours du baril ont atteint des niveaux historiques en dollars. En valeur absolue seulement car, en valeur relative, il faudrait tenir compte du pouvoir d’achat du baril de pétrole pour tirer la conclusion qu’en réalité, en terme de pouvoir d’achat pour les pays producteurs, le baril n’a pas atteint des niveaux historiques. Bien au contraire, la hausse des cours n’a pas suffi à compenser la baisse du prix d’achat, plus particulièrement pour un pays tel que le nôtre qui s’approvisionne sur les marchés situés dans la zone Euro. Comment alors les pays consommateurs pourraient-ils faire valoir, auprès des pays producteurs, leurs argumentations tendant à convaincre ces derniers d’augmenter le niveau de production alors même qu’actuellement, l’offre de pétrole sur le marché est supérieure à la demande ? Les Européens paient-ils réellement le pétrole plus cher parce qu’ils s’en acquittent en dollars ? D’abord, un euro vaut de plus en plus de dollars sur le marché financier international. La dévaluation de la monnaie américaine par rapport à la monnaie européenne compense, pour les Européens, la hausse du baril en dollar. Seulement, le facteur défavorable se trouve au niveau des exportations européennes qui deviennent ainsi plus chères pour les pays détenteurs de dollars. L’Algérie, par exemple, a choisi d’importer maintenant de la zone Dollar, ce qui, certes, ne va pas dans le sens de l’augmentation des exportations européennes, avec pour implication une tendance davantage marquée à la délocalisation des entreprises européennes vers l’implantation de celles-ci dans la zone Dollar. La baisse du dollar pourrait être considérée par les pays producteurs comme participant de l’utilisation par les Américains de l’arme du dollar pour faire baisser le pouvoir d’achat du baril de pétrole. En tout cas, rien n’interdit à ce que soit validée cette thèse. Bachir Medjahed


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