Commentaire

Le Nepad en examen Il est bien évident que l’initiative du Nepad, prise par cinq grands chefs d’Etat africains, dont le président algérien, a pris racine dans le constat que n’existe pas un cadre africain d’orientation et de canalisation des flux d’investissements étrangers, de formulation des choix africains pour ce qui concerne les options de développement. Cette initiative se veut également une démonstration selon laquelle l’Afrique, d’une part, est capable de se prendre en charge dans le cadre de la solidarité interne et que, d’autre part, elle est prête à garantir que seront respectés les critères de bonne gouvernance. Il y a, bien sûr et ceci est inévitable pour de grands événements, des critiques émises contre cette initiative. La première concerne la place du Nepad par rapport aux institutions de l’Union Africaine. Il y en a qui se demandent pourquoi cette initiative n’a pas été faite dans le cadre des institutions officielles africaines. L’autre remarque consiste à faire le constat que le Nepad repose exclusivement sur les IDE, c’est-à-dire sur des financements extérieurs, et à conclure que cela dépend donc de la volonté étrangère et non pas africaine. Une autre remarque consiste à dire que les IDE ne viendront pas si l’épargne locale africaine connaît une évasion. Le chiffre de 40% d’épargne locale africaine, qui prend le chemin de l’étranger, est cité en comparaison aux 17% de l’épargne locale en Asie qui emprunte le même chemin, sous le nom d’évasion des capitaux. Alors, il est soutenu que si l’épargne locale africaine en évasion «descend» au niveau du seuil asiatique, le PNB africain augmenterait de moitié. D’autres remarques sont liées à la difficulté pour les investisseurs étrangers de prendre des risques financiers importants en Afrique à cause de la situation de déstabilisation de certains pays et qui pourrait éventuellement se généraliser. Il y en a d’autres pour faire remarquer que les IDE viendront s’investir là où il y a des richesses dont il faudrait s’accaparer, et concluent vite que l’Afrique n’appartiendra plus aux Africains. Le Nepad va subir le test de sa validation aux résultats qu’il aura enregistrés. Bachir Medjahed