Algérie

Commentaire



Une grève pour tester En dépit des déclarations triomphalistes du patron de l’UGTA qui avait annoncé avec force détails les retombées positives des augmentations de salaires et leur entrée en vigueur dès ce mois, une nouvelle grève pointe à l’horizon. Sidi Saïd avait été jusqu’à rappeler que les enseignants ont touché un rappel, histoire de désamorcer la crise qui se profilait déjà depuis longtemps. Les initiateurs du mot d’ordre maintiennent, pour leur part, leur principale revendication: le fait est qu’ils n’aient pas été associés à l’élaboration du statut général et des statuts particuliers. Ce qui, à leurs yeux, est un argument suffisant pour protester.Bien avant la tenue de la Bipartite et les propositions qui en ont découlé, c’est-à-dire la décision d’augmenter les salaires, plusieurs grèves avaient secoué le monde de la Fonction publique, l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, les Impôts et la Santé… pour d’autres motifs. Ce qui suppose que le prétexte invoqué, aujourd’hui, ne constitue pas la seule raison de ce mouvement de protestation de deux journées. Pourquoi alors, les syndicats dits autonomes s’entêtent-ils à perturber des cours alors que le mobile réel de leur action est de prouver qu’ils sont représentatifs de corps de métiers prompts à réagir à un débrayage, même si beaucoup d’entre eux (les enseignants) ne sont ni affiliés aux syndicats ni convaincus par la démarche? Pourquoi appeler à une grève juste après la tenue du congrès de l’UGTA, et pas avant? Si la réponse semble couler de source, les motivations de l’intersyndicale ne sont, aux yeux d’observateurs, pas très claires et incitent à penser qu’il s’agirait d’une lutte d’influence et non d’un combat pour défendre l’intérêt et le pouvoir d’achat des travailleurs. Il avait fallu à l’UGTA près de dix mois pour parvenir au résultat qui fait la fierté de Sidi Saïd. Combien en faudra-t-il, encore, s’il fallait faire abstraction des avancées et des acquis, et rediscuter de tout? Plus de dix mois, encore? Moins? Le pouvoir d’achat, prétexte de la grève, en sortira-t-il plus fort dans une année? Le propos n’est pas de remettre en cause la noblesse d’une lutte syndicale mais de se poser la question de savoir s’il s’agit justement d’une lutte qui profitera à des fonctionnaires ou d’un bras de fer -un de plus- qui ne fera que prendre en otages des milliers de travailleurs qui ne savent plus à quel saint se vouer. Miloud Horr


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