Commentaire

Israël ne veut pas d’un monde arabe Un marché unique des biens et services, une monnaie unique pour donner un contenu réel à l’intégration économique, une politique extérieure commune et, pourquoi pas, une politique de sécurité et de défense commune pour le monde arabe? Ni les objectifs économiques ni les autres objectifs ne sont atteints, mais cela signifierait-il la fin du monde arabe en tant qu’évolution achevée de l’intégration? Certainement que oui et la cause n’est pas forcément arabe, ni inter-arabe, mais fatalement extérieure à l’espace arabe. N’oublions pas une donnée très importante: quel avenir pour Israël si l’espace arabe devient une entité dotée des attributions de puissance et de décision telle l’Union Européenne. Non pas qu’Israël soit menacé dans son existence; l’existence de l’Etat d’Israël est reconnue par tous les pays arabes, y compris par les Palestiniens. Ne pas avoir de relations diplomatiques avec Israël n’implique pas fatalement la volonté de le nier en tant qu’Etat ou de vouloir sa destruction. Israël ne veut pas entendre parler de l’appellation de monde arabe ou même de monde islamique. A la limite, Israël veut appartenir à la région, mais l’appellation de monde arabe, d’espace arabe, l’exclut. Les conseillers israéliens ont recommandé aux Américains de ne plus intégrer le monde arabe dans leur vocabulaire. Ils leur ont recommandé de parler de Proche-Orient, de Moyen-Orient, de Golfe, mais jamais de monde ou d’espace arabe. L’appellation du GMO n’est pas le fruit du hasard. Jamais, pour ces raisons principalement, les Etats-Unis ne laisseront une réunion au sommet de la Ligue arabe aboutir. Israël aura toute sa place dans un espace géographique, mais pas si celui-ci se nomme monde arabe. Bachir Medjahed