Les termes de l’équation
Cela ne peut pas être une fatalité que l’on se dise que nous ne pouvons pas donner l’espoir de rester chez eux aux jeunes qui affrontent la mort en haute mer, ou relancer l’économie, ou animer sainement le champ politique, ou multipolariser le champ syndical. Cela ne peut pas non plus être une fatalité que l’on ne puisse pas faire rupture avec le fait que c’est l’hostilité ou la méfiance à l’égard de l’autre qui génère la stratégie. La première conviction que le traitement existe réside d’abord dans l’existence de tous ces phénomènes. Il faudrait les reconnaître pour ensuite les traiter. Sans leur reconnaissance, aucune équation de résolution des variables ne pourra correctement être posée. Reconnaître ne signifie pas faire l’aveu de son incompétence, mais plutôt de la volonté à résoudre cette équation. Mais, peut-on réellement mettre le cap sur la réunion des conditions à solutionner les problèmes qui se posent si le système politique repose sur les rapports de forces et non sur les rapports d’opinions? A l’inverse, quand bien même soit banni le recours aux rapports de forces, les rapports d’opinions, dans le contexte actuel, sont-ils de ceux qui permettent de mettre le cap sur la démocratie, qui est le préalable à l’acceptation que tout se négocie sans tabou? Il apparaît ainsi qu’il y a de grands risques que l’avenir ne soit plombé, car on sait que c’est le dialogue qui peut contribuer, et lui seul, à une sortie de crise, que malheureusement le dialogue est perçu comme un facteur d’aggravation de la crise, car, selon la tradition, chacun y va pour réciter sa partition et qu’en tout point ce n’est jamais l’usage de la force qui mettra le pays sur une trajectoire démocratique. Voulons-nous réellement de la démocratie? Tout? Tout de suite? Une démocratie sur les critères occidentaux? Sur d’autres critères? Comment y parvenir? Il faudrait, d’abord, définir ce que l’on voudrait défendre en commun, comment le défendre et avec quels moyens. Ensuite, éclairer toute politique sur la durée, en mettant d’abord l’accent sur l’aspect curatif, puisque les problèmes sont déjà là, ensuite et ensuite seulement sur l’aspect préventif.
Bachir Medjahed
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Posté Le : 26/03/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com