Algérie

Commentaire



Une intelligence supérieure Les acteurs, de tradition, et c’est peut-être même ce qui fait l’essence d’engagement dans la «politique», n’ont pas et ne peuvent pas avoir la propension au sacrifice des ambitions de pouvoir sur l’autel des exigences de sortie de crise. On dit d’ailleurs que l’opposition reproche toujours au pouvoir de placer trop d’obstacles sur le cheminement vers l’alternance et que le pouvoir reproche à l’opposition de toujours dire que c’est noir là où il est prouvé que c’est blanc. On dit également que toutes les politiques développées par les acteurs liés directement ou indirectement à ce qui ne peut pas être une crise, selon les uns, et ce qui est une crise, selon les autres, ne se conçoivent, selon les perceptions générales, que dans le cadre de présomption de manipulations et de recherche de l’extension des marges de manœuvre propres, plus particulièrement à l’approche de cette fin d’année, qui est perçue comme décisive pour ce qui concerne la future élection présidentielle. Il n’est pas du tout certain que sera acquise la certitude qu’une telle conception de la politique, telle qu’ainsi déterminée, puisse réellement s’inscrire dans la perspective de sa rupture. C’est l’hostilité de l’autre qui continuerait à fournir le milieu générateur de la stratégie de chacun. Il apparaît que même ceux qui prétendent affectionner l’équidistance pour se présenter en alternative, censée être celle de la voie de la détente, ne semblent pas disposés, eux non plus, à sacrifier des ambitions de pouvoir mises en hibernation tout le temps où les rapports de forces ne travaillaient pas en leur faveur. En réalité, un éventuel recours dans l’axe des équidistances ne pourra trouver les éléments de sa validité que dans le cas d’une grave crise qui paralyse le fonctionnement des institutions, d’une impasse disqualifiante, encore faudrait-il converger dans l’explication de ces concepts, et encore faudrait-il démontrer qu’il y a réellement un centre et que ceux qui disent s’y positionner soient connus pour leurs idées et pour leur militantisme et enracinés véritablement au sein des populations. La fin de cette année, annoncera-t-elle la continuité? Pourrait-on dire que vont se dessiner les contours de la continuité ou de l’entrée dans une nouvelle ère dont aucun indice ne vient en préciser la nature, la survenance même? Une question assez importante, même décisive pour ce qui concerne ses implications, pourrait se poser. Serions-nous dans le vrai si on supposait qu’existerait ce qu’on pourrait appeler une intelligence supérieure dotée de la capacité et de l’autorité nécessaires pour réussir à faire ce qui est fait, à savoir fonder le champ politique sur trois pôles engagés dans des hostilités deux à deux, à savoir opposer le pouvoir à ceux qui pratiquent la violence et qui cherchent à le délégitimer, opposer le pouvoir aux démocrates qui en sont en dehors, opposer le pouvoir aux islamistes qui en sont en dehors, opposer les démocrates et les islamistes qui en sont en dehors. Tout se passe également comme si, obligatoirement, il faudrait autonomiser la vraie société civile par rapport au pouvoir, par rapport aux partis politiques, par rapport au mouvement associatif véritable. Une telle intelligence supérieure se confierait alors pour mission de créer des équilibres instables, de façon à pouvoir provoquer et contrôler des séismes politiques programmés et leurs répliques. Bachir Medjahed


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