Algérie

Commentaire



Pourquoi des privatisations ? «Mieux vaut une entreprise privatisée que fermée», dit l’UGTA. On en déduit que, pour la centrale syndicale, sont privatisées, également, les entreprises qui ne sont pas rentables. On en déduit aussi que nos entreprises seront fatalement fermées si celles-ci ne sont pas privatisées. On peut en tirer toutes les lectures possibles et imaginables sans que soit assurée, avec certitude, celle qui représente réellement la perception du syndicat. Il est vrai que nous ne nous sommes jamais intéressés au pourquoi des privatisations, le comment ayant le plus centré les attentions. L’idéologie qui avait présidé aux nationalisations a, parfois, été invoquée pour exprimer des réticences à l’égard des privatisations. Mais, il faut reconnaître que plus rien ne se fait, sur le plan économique, en rapport avec des convictions idéologiques. Le réalisme et l’intérêt national priment. Pour le gouvernement, privatiser c’est élever les performances, gagner des parts de marché. Certains pays ont privatisé pour renflouer le budget de l’Etat et ainsi tenir des promesses électorales en se procurant des ressources supplémentaires qui leur éviteront de recourir à la pression fiscale. Normalement, l’Algérie, dont on dit qu’elle est une puissance financière régionale, n’a pas besoin de privatiser pour de telles motivations. S’agirait-il, alors, d’augmenter les performances de nos entreprises par l’association des compétences étrangères et ainsi arriver à faire de l’économie de marché l’instrument du financement de notre développement, substitution à l’endettement étatique ou à la dépense publique? Si donc ne se justifierait pas l’objectif du renflouement des caisses de l’Etat, l’Etat n’étant pas «sous pression» en la matière, pourrait-on soutenir la thèse selon laquelle les pouvoirs publics voudraient se désengager d’une gestion financière difficile des entreprises et surtout d’une gestion sociale des revendications? Cependant, il est admis, sur le plan international, que le processus de privatisation est inévitable, que les règles du fonctionnement de l’économie de marché sont faussées si, vont entrer en concurrence, sur le plan international, des entreprises privées et des entreprises publiques. La mise en œuvre d’une nouvelle stratégie industrielle pour laquelle est retiré un lot de 100 entreprises publiques, des propositions de privatisation pour la raison qu’elles sont affectées d’un caractère stratégique, ne signifie pas du tout que sera suspendu ce processus et que cette centaine d’entreprises ne seront jamais concernées par l’ouverture de leurs capitaux. Il leur suffira d’aller en bourse pour que tout soit possible. Tant que l’Algérie ne fait pas partie d’un ensemble régional érigé en entité, elle peut, à la fois, poser ses conditions aux repreneurs d’entreprises, et affecter les recettes issues des privatisations selon ses propres décisions, par exemple les affecter au fonds de péréquation des budgets communaux, ou de soutien à la construction des autoroutes comme, par exemple, dédommager les riverains expropriés... Bachir Medjahed


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