Commentaire

Des espérances plus que des inquiétudes ? Quelleque soit l’issue de n’importe quelle élection, à quelque niveau que ce soit, l’évolution de la situation politico–sécuritaire a atteint un stade qualitatif où l’avenir politique, économique et social du pays ne dépendra pas du tout des perturbations sécuritaires contenues à un niveau très gérable. Même d’éventuels appels au boycott n’auront d’implication ni sur les résultats ni sur la légitimité de ceux qui sortiront des urnes, car les populations ont maintenant l’aptitude à discerner et même à admettre que des manifestations ou des revendications, ou même des critiques apportées par l’opposition, sont «une chose normale» dans le monde, et plus particulièrement dans les démocraties avancées.Ce n’est pas sans espérance qu’est approchée toute tentation de produire une lecture de l’évolution de la situation de politique et de sécurité qui aura cours dans le futur immédiat, et occasionnellement dans le moyen terme, sachant que le long terme n’est pas la donnée qui préoccupe le plus dans un pays où l’habitude est à la répétition de l’adage: «Fais-moi vivre aujourd’hui et tue-moi demain». D’un côté, s’il est admis que le Pouvoir politique sait ce qu’il fait, qu’il a la certitude que la situation évoluera conformément à ses aspirations qu’il présente comme allant dans le sens du rétablissement de la paix et de la relance de l’économie, s’il est admis que lui seul possède les données qui lui permettront de faire des projections dans le court terme, si est grande la tendance à ne plus croire que le terrorisme va connaître une remontée en puissance, il serait quand même normal que, parfois, s’expriment des éléments de questionnement sur ce que sera le pouvoir d’achat. Il y a sûrement une certaine confiance placée dans la tradition nationale à la réconciliation, pour avoir quand même la conviction que les démarches portant sur la Rahma dans tous ses volets finiront bien par ramener la paix. D’un autre côté, s’il y en a quand même qui voudraient bien que les attentions se focalisent exclusivement sur la continuité de la violence, en ignorant la baisse importante de niveau, ignorant que le fait que le territoire national est traversé par les voyageurs et par les candidats, par également les chefs de partis à la rencontre de leurs militants, l’objectif, certainement, serait celui d’introduire des éléments d’inquiétude dans la lecture qui sera faite de l’avenir. Le candidat sans aucune peur prouve que l’insécurité n’est pas permanente, même si les convictions sont grandes que ceux qui sont concernés par les mesures d’extinction des poursuites judiciaires ne renonceront pas aux idées qu’ils se sont empressés de formuler en direction de l’opinion publique, mais probablement aussi et surtout en direction du Pouvoir politique. Il y aurait alors des raisons d’intégrer des éléments d’inquiétude dans les visions se rapportant à l’avenir. Cependant, cette succession de va-et-vient entre l’éclaircie et l’obscurité est susceptible de désarmer le moral des populations. Bachir Medjahed