Algérie

Commentaire



Des incivilités et une société vulnérable On ne peut quand même pas soutenir qu’il n’y avait pas la conscience dans les institutions de réflexion sécuritaire, qu’il allait falloir s’intéresser à discerner l’essentiel dans les mutations politiques, sociales, économiques dont le processus allait en s’accélérant, charriant des menaces diverses, les réponses de sécurité semblant prises sous le sceau de l’urgence. Il est en tout cas inévitable de faire le constat selon lequel, sur le socle des anciennes certitudes se sont greffées d’autres questions. Posons-en au moins deux. Quelles sont les sources majeures des nouvelles insécurités? Quelles seraient les implications sur la situation de sécurité d’un difficile compromis à faire entre les exigences de la mondialisation et celles de la nécessaire préservation de la cohésion sociale et du fonctionnement de la société? On ne peut pas soutenir qu’il y ait, au sein des pouvoirs publics et des instituts de sécurité, une totale insuffisance dans les engagements ou une absence d’incompétence, ou un manque de volonté ou de capacités à se surpasser, à s’adapter aux exigences de la lutte contre un terrorisme qui profite de la moindre vulnérabilité du dispositif de sécurité ou dans la vigilance des citoyens. Ni incompétence ni inefficacité. Cela fait justement partie de la stratégie de ceux qui pratiquent la violence que d’amener les populations à en débattre, car débattre c’est douter, et douter c’est ne pas s’engager dans la contribution à la lutte. Quand bien même les chiffres des effectifs des membres des services de sécurité connaissent une augmentation en exponentiel, il n’en demeure pas moins que la lutte est globale et qu’elle s’appuie d’abord sur l’ensemble des composantes de la nation. Il est cependant tout à fait normal de se demander pourquoi une telle violence dure depuis seize années, car beaucoup plus que la lutte par l’emploi des moyens de force, le plus important est de s’attaquer aux racines de la violence afin d’empêcher une alimentation en permanence de ses sources. Quelles données observables pourraient-elles rendre compte de la situation générale actuelle en matière de sécurité? D’abord, il apparaît qu’il y a une diversité des menaces criminelles et un renforcement de celles-ci. Faudrait-il pour autant que les regards ne se portent que vers les seuls services de sécurité quand on sait que la société est de plus en plus vulnérable et qu’il n’y a même pas de mouvements associatifs ou de partis politiques pour investir dans la lutte contre la criminalité et toute forme de violence, du moins par la mise des populations à l’abri des tentations, des intimidations, de la subversion? Il y a enfin à faire le constat qu’est grande la tendance aux incivilités dans les lieux publics, et que se prépare ainsi le terreau au développement de la criminalité. Mais lorsqu’on se rappelle qu’à l’apparition du terrorisme, dans la dimension qui était la sienne, il était fait le constat que les moyens de sécurité étaient adaptés à des scénarios différents de ceux pour lesquels ils étaient conçus et qu’à l’apparition des enlèvements, il était fait le même constat, la crainte pourrait être grande que ne soit réédité le même scénario. Bachir Medjahed


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)